S’éclater sur les toits, c’est branché!

- Une mode planétaire débarque chez nous: des oasis urbaines se développent sur les toits des immeubles.
- Les terrasses se transforment en immenses lieux de fête à ciel ouvert.
- Restaurants, potagers, jardins ou encore ruches trouvent aussi leur place au sommet des bâtiments.

  • Fiesta sur les toits organisée par Ron Orp en Suisse. RON ORP

    Fiesta sur les toits organisée par Ron Orp en Suisse. RON ORP

«Les potagers urbains créent un courant de sympathie entre la ville et la campagne»

Jacques Blondin, directeur de l’Union maraîchère de Genève

Levez les yeux. Encore plus haut! Et vous verrez de petites oasis urbaines se dessiner sur les toits. Une nouvelle mode qui a d’ailleurs déjà gagné les plus grandes capitales: Paris, Londres, New-York... Les toits deviennent des lieux de vie privilégiés. Bars et restaurants avec vue imprenable, potagers, jardins suspendus ou encore ruches à ciel ouvert... Privées ou publiques, ces terrasses gagnent du terrain et pour cause. Elles sont des lieux originaux pour se détendre mais aussi pour faire la fête! La preuve? Un immense rassemblement sur les toits de quelques privés a été organisé le samedi 28 juin. Sur les réseaux sociaux, ce sont près de 7000 personnes qui n’attendaient que ce coup de neuf.

Jardins et potagers de rêve

«On aimerait bien végétaliser un toit en ville. C’est une idée à laquelle nous avons déjà pensé», lance de son côté Cédric Waelti, chargé de communication au département de l’environnement urbain en Ville de Genève. Moins procéduriers, les habitants n’ont pas attendu les autorités pour développer le concept. Sur les hauteurs des immeubles, jardins et potagers ont déjà fait leur apparition. «Je crois plus à la culture sur les toits qu’au milieu des plates-bandes, s’enthousiasme Jacques Blondin, directeur de l’Union maraîchère de Genève. C’est un espace plus préservé et d’un point de vue technique, il est tout à fait possible d’y faire pousser des concombres». Les citadins sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à vouloir planter leurs choux en hauteur. «Au niveau économique, ce n’est pas intéressant. En revanche, c’est bien pour sensibiliser le grand public à l’agriculture. Cela génère même un courant de sympathie avec les gens de la campagne», remarque Jacques Blondin. Un lien entre espaces urbain et rural qui pourrait donc bien se faire sur les hauteurs. Là, plus qu’en ville, on y trouve calme et panorama dégagé.

Bars et restaurants branchés

Les bars et les restaurants l’ont d’ailleurs bien compris. Ces deux dernières années, les établissements sur les toits ouvrent à la chaîne. Qu’ils soient situés le long des quais ou en plein centre de Genève, ce sont de petits havres de paix et de luxe. «Les clients viennent chercher le calme en plein centre urbain. Ici on voit plus les oiseaux que les voitures», raconte Jérémy Rosenbois, le chef cuisinier du restaurant L’Isensé à Rive. Un constat partagé par Stefan Winistoerfer, le manager général de l’hôtel Métropole. «C’est un véritable atout d’être ici en hauteur, loin de la circulation et du bruit». Une nouvelle escalade urbaine que les établissements et les Genevois(e)s sont toujours plus nombreux à convoiter .

Des fiestas et du miel

JFT • Si nos toits attirent des nuées de branchés, ce ne sont pas les seuls à les fréquenter. Là-haut, il y aussi des essaims d’abeilles ! A Genève, le concept des ruches urbaines s’étend comme une traînée de miel. Les copines de Maya ont déjà colonisé les toits du théâtre Saint-Gervais, de la voirie de Carouge, de la Migros de la Praille, de la banque UBS des Acacias, du collège André-Chavanne. Entre autres. Car ces lieux insolites sont loin d’être des exceptions.

Si ces projets essaiment dans notre cité, c’est que nos butineuses sont en danger. D’où l’idée d’installer des ruchers en ville, où le garde-manger de l’abeille citadine est souvent plus varié qu’à la campagne, loin de la monoculture et des pesticides. Mais ne s’improvise pas apiculteur qui veut. Chez nous, tout projet bourdonnant doit être soumis à la société Eco2b, qui effectue des études de faisabilité, en prenant en compte la structure du toit et la sécurité des riverains. A Genève, la vie grouille désormais entre ciel et terre. Et c’est piquant.