Une élève de 14 ans abusée durant un stage

- Les parents dénoncent pénalement la relation sexuelle interdite entre leur fille et un employé lors d’un stage en entreprise obligatoire du Cycle d’orientation.
- Le Département de l’instruction publique assure que les adolescents sont encadrés et les victimes suivies.
- Les stages de courte durée ne sont pas surveillés.

  • Outrée, la mère de l’élève a pris un avocat. STEPHANE CHOLLET

    Outrée, la mère de l’élève a pris un avocat. STEPHANE CHOLLET

«Pourquoi laisse-t-on des mineurs sans contrôles dans ces stages en immersion?»

Mére de l’élève

Elle a 14 ans et est écolière en dernière année du Cycle d’orientation. Comme le veut la procédure, la jeune fille a dû suivre un stage en entreprise, une immersion obligatoire d’une semaine permettant de l’orienter dans un choix professionnel. L’adolescente a choisi un stage en cuisine dans un restaurant. C’était en septembre dernier. Mais le stage a tourné au cauchemar.

Plainte pénale

Pourquoi? L’adolescente a été abusée sexuellement par un employé du restaurant, âgé de 30 ans . Du moins une plainte pénale des parents, scandalisés par la tournure de ce stage, accuse ce cuisinier d’avoir entretenu des relations sexuelles interdites avec l’élève. «Ma fille a 14 ans et l’individu le double de son âge! Et, à mes yeux, l’école a aussi une part de responsabilités. Pourquoi laisse-t-on des mineurs sans contrôle dans ces stages en entreprise?» Les parents ont parallèlement alerté la protection de la jeunesse, l’école et consulté la LAVI, l’association d’aide aux victimes. Une procédure pour délit d’atteinte sexuelle sur mineur est en cours.

Majorité sexuelle et contrôles

«Je viens d’être mandaté et n’ai donc pas connaissance de la procédure en mains du Ministère public, relève Me Robert Assaël, avocat de la victime. Cela étant, les faits dénoncés sont très graves et inacceptables; je mettrai toute mon énergie pour que l’auteur soit puni et les responsabilités établies.»

Que fait l’école?

Le cas de cette adolescente est-il isolé? Y a-t-il d’autres élèves qui ont été malmenés, agressés, violentés ou encore harcelés psychologiquement durant un stage en immersion?

Le Département de l’instruction publique (DIP) n’a pas connaissance d’autres dérapages et ne commente pas les cas particuliers. En revanche, il affirme que toutes les mesures sont prises pour protéger les mineurs en stage en immersion (lire ci dessous). «Si l’école est informée d’un problème survenu au cours d’un stage, la réaction est double, affirme Pierre-Antoine Preti, porte-parole du DIP. Il faut en effet savoir que tout le réseau de soutien du DIP est activé, allant de l’Office médico-pédagogique (OMP), Service de protection des mineurs (SPMI), équipe médico-psycho-sociale, etc. Bien entendu, l’élève se voit offrir l’aide dont il a besoin. Ensuite, s’il y a suspicion d’un délit commit sur la personne d’un élève, l’établissement ou la direction informe la brigade des mineurs. L’affaire passe alors dans les mains du Ministère public.»

Qui dénonce ?

Et qui dénonce les cas à l’inspectorat du travail? «Dès lors qu’un cas est entre les mains du Ministère public, c’est ce dernier qui prend les rênes – et qui a la responsabilité de prendre les décisions nécessaires, y compris celle de dénoncer ou pas une entreprise à l’inspection du travail», conclut Pierre-Antoine Preti.

De son côté, le Ministère public ne souhaite pas faire de commentaire.

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