COMMENTAIRE - Voir clair

  • Pascal Décaillet. dr

    Pascal Décaillet. dr

Lorsque je vote pour un homme ou une femme politique, candidat à une charge publique, la seule question que je me pose est: «Cette personne est-elle compétente pour le poste?». Par «compétence», on entendra «solide, visionnaire, prospective, inventive, novatrice, capable de fédérer, etc.».

C’est la seule, l’unique question qui compte. La vie privée de la personne ne m’intéresse pas. Ni même sa moralité. Il ne s’agit évidemment pas d’élire des crapules, mais, pour ma part, je ne demande pas aux candidats la perfection. Il suffit de regarder l’Histoire: les plus grands hommes sont truffés de défauts, la part de l’obscur y est souvent immense, c’est ainsi.

L’essentiel, pour moi, n’est pas de savoir si tel ou tel chef d’Etat, ou de gouvernement, ou ministre, est moralement immaculé, je diffère en cela de mes amis américains, avec lesquels je m’en entretiens souvent. Non, l’essentiel est l’aptitude à la fonction.

C’est pourquoi je ne parle jamais des «affaires». La plus grande sévérité, en revanche, s’impose, chez les observateurs, lorsqu’il s’agit de juger de la pertinence de l’action publique, la réussite ou l’échec d’une politique, la capacité à embrasser les enjeux d’une époque, s’imposer face au poids de l’administration, voir clair, comme dans la bataille.

Voir clair, oui: tellement plus important qu’être moralement parfait. Comme si la perfection était de ce monde. Et comme si la morale était pertinente en politique.