La France vivra!

  • Pascal Décaillet. DR

    Pascal Décaillet. DR

Il est de bon ton, en Suisse, de prendre la France de haut. Sous prétexte que notre situation économique et sociale est meilleure, ce qui est certes le cas, nous nous permettons de juger ce pays comme perdu : « La France est foutue », entend-on un peu partout.

Désolé, chers compatriotes, mais c’est très mal connaître l’Histoire de France. Sans remonter à Azincourt (1415), ni aux Guerres de Religion, ni même à Waterloo (1815), ne prenons que deux exemples, au vingtième siècle, donc tout récents à l’échelle de l’Histoire : la Grande Guerre (1914-1918), et la défaite de juin 1940.

La Grande Guerre, entre le 2 août 1914 et le 11 novembre 1918, c’est une moyenne de mille morts par jour, pendant quatre ans. Et à la fin, une victoire, arrachée au destin, laissant un peuple exsangue, des centaines de milliers de familles dans le deuil, une démographie éreintée.

 

La défaite de juin 1940, après six semaines seulement d’une guerre-éclair menée depuis le 10 mai par la Wehrmacht, est sans doute, moralement, la plus lourde de l’Histoire de France. Les élites ont failli, le pays s’est écroulé, la République s’est liquéfiée. On connaît la suite.

 

En comparaison de ces deux événements, le fait de ne pas savoir qui, parmi quatre papables principaux, sera élu le 7 mai, apparaît, vous en conviendrez, comme un enjeu de moindre envergure, face à l’immensité de l’Histoire de ce vieux pays. Gardons-nous de l’enterrer : la France vit, et elle vivra longtemps encore.