Le courage d'un homme

  • Pascal Décaillet. DR

    Pascal Décaillet. DR

Il y a, dans la politique genevoise, des serpents de mer. Ils resurgissent régulièrement, se rappellent à notre bon souvenir. Ainsi, la Caisse de pension des employés de l’Etat de Genève (CPEG). On a voté il y a trois ans, la classe politique poussait à fond pour qu’on accepte la création de cette Caisse, fruit d’une fusion, il fallait dire oui, c’était ça ou le chaos, il n’y avait pas de plan B.

C’était, évidemment, un mensonge. Pour la simple raison que le peuple souverain est libre de voter comme il veut et qu’il y a toujours un plan B. Il y en aurait eu un pour le CEVA en 2009, il y en aura un pour le Royaume Uni après le Brexit, pour les Etats-Unis avec Trump et pour la France après le 7 mai, quelle que soit la personne élue à l’Elysée.

Là où nous jouissons d’un espace éditorial, notamment dans ces colonnes, nous avions, à l’époque, soutenu le droit du peuple genevois à refuser cette fusion des Caisses. Nous étions fort minoritaires parmi les éditorialistes. De même que le député Cyril Aellen (avec quelques autres, comme Pierre Kunz) s’était fait rudement attaquer, pendant toute la campagne, parce qu’il osait défendre le non.

Dimanche 9 avril, en direct sur le plateau du Grand Genève à Chaud, Cyril Aellen nous a gratifiés d’un magnifique coup de gueule: courtoisement (comme toujours), mais avec une vive clarté, il a déclaré: «On a menti à la population lorsqu’on a fait la fusion». N’a-t-il pas dit, ce dimanche, ce qu’un nombre croissant de Genevoises et Genevois commencent à penser tout bas?