Le virus du pronostic

  • Pascal Décaillet. dr

    Pascal Décaillet. dr

Benoît Hamon, Manuel Valls: nous avons eu droit, dans le débat entre ces deux Messieurs, à l’un des meilleurs échanges politiques de ce dernier demi-siècle, en France. De la part de l’un comme de l’autre, une tenue impeccable. La confrontation de deux visions, deux programmes. Ce qui les réunit, sous l’étiquette socialiste. Mais aussi, avec infiniment de précision et de respect mutuel, ce qui les différencie: revenu minimum, laïcité.

Au final, ce dimanche 29 janvier, c’est Hamon qui a gagné. C’est lui qui représentera les socialistes à la présidentielle. Quel chemin fera-t-il, jusqu’où? Nous n’en savons strictement rien, et c’est très bien ainsi. Nous devons absolument, tous, nous débarrasser, dans l’approche politique, de cet insupportable virus du pronostic. Nous ne sommes ni des Cassandre, ni des Madame Soleil, il nous appartient de décrypter le présent, en fonction de l’épaisseur de notre connaissance historique. C’est déjà pas mal. Laissons l’avenir!

Tout au plus, sur le cas présent, je peux affirmer une chose: avec deux hommes de cette valeur, notamment Hamon puisqu’il représente désormais la relève, le socialisme français, ce grand parti qui fut celui de Jaurès et de Blum, n’est pas mort. Ceux qui veulent l’enterrer, sous prétexte de modernité néo-libérale, ou de paillettes, en seront pour leurs frais. Valls, Hamon: des hommes de valeur, avec un sens aigu de l’Etat. Je ne partage pas leurs idées, enfin disons pas trop, mais je les respecte.