Plaidoyer pour Redur, Hazna, Slava et Walat

  • Lisa Mazzone, conseillère nationale (Les Verts)

    Lisa Mazzone, conseillère nationale (Les Verts)

Si vous deviez quitter votre pays en guerre, où iriez-vous trouver refuge? Auprès de vos proches, si vous avez de la famille à l’étranger. C’est ce qu’ont fait Redur, Hazna, Slava et Walat, qui ont échappé à la mort en Syrie et sur le chemin de l’exil pour rejoindre leurs oncles et tantes établis en Suisse.

Quatre frères et sœurs qui ont transité par la Croatie l’espace de quelques heures, y ont reçu un papier tamponné qu’ils ont eu le malheur – et la candeur – de présenter à leur arrivée en Suisse. Ici, ce sont eux qu’on a estampillés: «Dublin». Le Secrétariat d’Etat aux migrations décrète qu’ils doivent s’en aller demander asile en Croatie, loin de leurs proches et loin de Redur, leur petit frère. Mineur au moment de son arrivée, sa demande d’asile sera traitée en Suisse.

S’ensuivent d’autres tampons, genevois, six mois durant lesquels l’anxiété s’estompe au profit de l’espoir de rester, où le français commence à entrer et les amis à se multiplier. Puis tout s’arrête. Arrestation brutale et vol spécial vers la Croatie. Les mots se bousculent: injuste, absurde, dramatique, inacceptable. Briser des familles, déchirer des individus, la Suisse vaut mieux que ça, nous valons mieux que ça.