Avec la collaboration du Pôle prévention et promotion de la santé-Réseau de santé Delta. www.reseau-delta.ch
Entre 10 à 20% des Suissesses souffrent, souvent en silence, parfois sans savoir pourquoi, d’une maladie sur laquelle, pendant des années, personne n’a voulu mettre de nom: l’endométriose. Car cette affection concernant près d’un cinquième des femmes en âge de procréer reste encore largement ignorée.
Pourquoi? D’abord, parce qu’elle ne touche que les femmes; ensuite, parce qu’elle atteint l’intime et des organes tabous qui composent l’appareil sexuel. Enfin, parce que si les souffrances peuvent être terribles, cette maladie rampante ne tue presque jamais.
Cellules migrantes
Mais n’allons pas trop loin. L’endométriose, c’est quoi? L’endomètre, d’abord, est la muqueuse qui tapisse l’utérus. Sous l’action de la progestérone, ses cellules se développent, jusqu’à s’effondrer, créant de micro-lésions des vaisseaux sanguins, les règles. En fin de cycle, le taux d’œstrogène remonte et la cicatrisation se fait rapidement.
Seulement, sans qu’on en connaisse vraiment la raison, certaines cellules de l’endomètre migrent ou se développent sur d’autres organes. Ces fragments d’endomètre se multiplient, formant des lésions, des nodules ou des kystes. Ceux-ci peuvent être très douloureux pendant les règles puisque ces cellules produisent des micro-lésions et donc du sang qui ne peut plus être évacué.
Première cause de stérilité
Plus grave, les symptômes sont difficiles à percevoir. La plupart du temps, les femmes touchées ressentent de très fortes douleurs lors des règles. Or, les médecins – et la société – ont très longtemps tenu pour admis que les règles étaient douloureuses. Les femmes ont donc intégré ces souffrances à un état normal. Pire, celles qui s’en plaignaient trop haut ont été regardées avec méfiance alors qu’on sait désormais que l’endométriose est la première cause de stérilité.
Dépistage précoce
Aujourd’hui, les fronts bougent. Les médecins sont de plus en plus nombreux à être sensibilisés, alors que l’arrivée de l’IRM a permis à certaines de mettre un nom sur leurs douleurs, sans qu’il ne soit plus nécessaire d’opérer pour être sûr du diagnostic.
Mais la guérison n’est pas encore à l’ordre du jour. Les antalgiques peuvent soulager, tout comme un traitement hormonal adapté qui fera disparaître les règles et donc les phases aiguës. Mais seule la chirurgie sera à même de donner une réponse durable. Toutefois, son succès dépendra du nombre d’organes touchés et de l’étendue du mal. Au final, il faut en outre savoir que les rechutes sont fréquentes.