Manifeste pour un nouveau féminisme

THEATRE • Adaptation de «King Kong Théorie», l’œuvre de Virgine Despentes qui parle sans tabou de prostitution, de viol et de porno.

  • Julia Perazzini et Géraldine Chollet. PHILIPPE  WEISSBRODT

    Julia Perazzini et Géraldine Chollet. PHILIPPE WEISSBRODT

«Je suis plutôt King Kong que Kate Moss, comme fille.» Dans l’œuvre de Virginie Despentes, romancière et réalisatrice dont le pouvoir de fascination ne faiblit pas depuis Baise-moi (1994), King Kong Théorie occupe une place charnière. A la fois autobiographie et «manifeste pour un nouveau féminisme», ce livre d’une intensité folle – Despentes parle sans tabou de prostitution, de viol, de porno – est une analyse primordiale des relations homme-femme.

On dit que la simplicité est une qualité qui vient avec les années. Emilie Charriot, qui signe avec King Kong Théorie sa première mise en scène, brûle les étapes et impressionne par sa maîtrise. Face au public, Julia Perazzini et Géraldine Chollet se montrent aussi sobres que le propos est survolté, invitant chaque spectateur (et pas uniquement spectatrice!) à entrer avec elles au cœur du texte. L’onde de choc se propage longtemps.

«King Kong Théorie», jusqu’au 21 mai, Théâtre Saint-Gervais, www.saintgervais.ch