Théâtre de Carouge: un souffle contemporain et poétique

Théâtre • La 8e saison du directeur Jean Liermier s’annonce d’ores et déjà alléchante.

  • Un programme enchanteur. DR

    Un programme enchanteur. DR

Pour sa huitième saison, Jean Liermier, directeur du Théâtre de Carouge, peut être confiant. Et serein. En effet, le nouveau programme est plus qu’alléchant et la fréquentation est au top (92%). Bref, le Théâtre de Carouge séduit toujours autant. Et c’est tant mieux!

Les créations de Jean Liermier revisitent les plus beaux textes à travers un regard contemporain et poétique. Il ouvre son plateau et celui des salles François-Simon et Gérard-Carrat à des grands noms de la scène francophone et internationale. On débute avec force. This is how you will disappear, pièce jouée en anglais, est une hallucination scénographique d’où émerge une épaisse forêt magistralement recomposée, dans laquelle évoluent trois vies piégées dans ce sous-bois. 

Décor infernal

Puis, début septembre, événement en vue avec Thomas Ostermeier, le patron de la Schaunbühne de Berlin qui installe son décor infernal – et son couple de trentenaires qui se déchire devant ses voisins – dans une mise en scène du sulfureux dramaturge suédois Lars Norén, Démons. Puis, c’est au tour des Semianyki de revenir à Carouge. La troupe russe issue du célèbre Teatr Licedei de Saint-Pétersbourg est de retour avec un nouveau spectacle dont le fil conducteur est le voyage. Les artistes nous embarquent comme dans une épopée slave, poétique, onirique et inattendue. Un concentré de ce qui fait la vie de saltimbanques… le voyage et ses rencontres fortuites. 

Marivaux et Shakespeare

Succèdent plusieurs pièces d’importance. La première, Les acteurs de bonne foi, revisite Marivaux, via une mise en scène de Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier. Et la seconde, Shake, est une reprise de La Nuit des Rois de William Shakespeare. L’histoire de Viola qui aime Orsino, qui aime Olivia, qui est tombée amoureuse de Viola, travestie en garçon… Ambigu, magistral et hilarant! La troisième, La puce à l’oreille, parle toujours d’amour et de soupçon de tromperie. Désopilant aussi! 

Poésie et chanson

La poésie va tenir également une place de choix avec Toute-puissance de la poésie. Ou Guillaume Chenevière, membre de la Fondation du Théâtre de Carouge, viendra lire les lettres échangées entre trois écrivains suisses: Gustave Roud, Maurice Chappaz et Philippe Jacottet. La chanson, avec Yvette Théraulaz, est également à l’honneur. Accompagnée de Lee Maddeford au piano, l’artiste chantera avec ses mots ses chansons et celles des autres. Son chemin de vie, de femme debout, envers et contre tout. 

Pour clore ce programme enchanteur, la rencontre du théâtre suisse sera l’occasion, pour les créateurs de la scène institutionnelle et indépendante de discuter, d’échanger et de découvrir les particularités de chacun. Qu’il soit romand ou suisse-allemand.