Parler de sexualité en famille

Votre rubrique apporte souvent des réponses très détaillées. Ne pensez-vous pas qu’elles peuvent heurter les enfants et les adolescents?

Je suis désolée si je vous ai choquée avec certains propos. Mes explications ne s’adressent pas à un public spécialisé et je n’utilise pas les mêmes termes quand j’écris pour une revue médicale ou pour un journal public comme le GHI. J’apprécie beaucoup cette tribune offerte par une rubrique de santé publique et sexuelle qui s’adresse à la population générale, y compris aux familles.

C’est notre famille d’origine qui influence et conditionne nos apprentissages fondamentaux en matière de sexualité. Que nous grandissions dans une famille ouverte d’esprit qui parle du sexe avec aisance et gaieté ou dans une famille conservatrice où le sujet est tabou, cela nous marque pour la vie!

La façon dont nos parents nous manifestent leur affection influence notre manière d’exprimer notre amour ou notre désir envers notre partenaire amoureux. Et lorsque vous avez la chance d’être issu d’une famille chaleureuse et démonstrative, vous avez de nombreux points d’avance sur ceux qui ont des parents distants et peu expansifs!

L’éducation sexuelle à l’école ne remplace pas l’enseignement familial. Car la mission prioritaire des éducateurs sexuels est d’enseigner la physiologie sexuelle et la contraception, de prévenir les grossesses non désirées et les maladies sexuellement transmissibles, et de dépister les victimes d’abus sexuels. Ce qui est loin de l’apprentissage du plaisir et de l’épanouissement sexuels. L’éducation sexuelle à l’école a le mérite d’aborder le sujet ouvertement entre jeunes et adultes. Ce qui permet à certains d’en entendre parler pour la toute première fois, et de favoriser les confidences entre pairs.

Mais je suis intimement persuadée que le milieu familial reste le lieu privilégié pour parler de sexualité et de ses bienfaits avec nos enfants et nos adolescents. Le fait que les parents abordent ce sujet spontanément et sans gêne donne l’autorisation explicite de s’y intéresser, puis de poser des questions plus précises. Alors, si mes articles vous fournissent l’occasion ou le matériel pour lancer le débat et des discussions en famille, j’en serai ravie !

Pour une réponse personnelle, écrivez à: Dr Juliette Buffat, GHI, CP 167, 1211 Genève 4. Joindre une grande enveloppe (18x25 cm) timbrée. Les lettres ne sont pas ouvertes par la rédaction. Ou envoyez vos questions par e-mail à l’adresse: cherejuliette@ghi.ch