«Pas touche à mon vagin!»

Mon amie ne veut pas que j’introduise mon doigt dans son vagin. Elle trouve ça anormal et considère qu’il n’y a que le gynécologue qui peut lui faire ça. Trouvez-vous cela normal et que nous conseillez-vous de faire?

Le gynécologue est un médecin spécialisé et exercé à effectuer cet examen très intime que ne font pas tous ses confrères. Tout d’abord, il respecte une certaine hygiène et porte des gants stériles. Votre amie doute peut-être de la propreté de vos doigts ou de vos ongles, qui ne sont pas assez courts et bien taillés à son goût? Vous pouvez l’égratigner par mégarde ou même lui faire mal si vos mouvements sont maladroits et ne suivent pas la courbure naturelle de son creux vaginal, ce que va spontanément faire un médecin qui a l’habitude de pratiquer ce genre de toucher. L’anatomie génitale est très variée – comme l’enseigne l’excellent manuel du Kâma-Sûtra depuis fort longtemps – et non seulement la taille des organes internes et externes varie, mais ils diffèrent aussi par leurs courbures anatomiques. Regardez un homme en érection: son sexe peut être tout droit ou recourbé vers le haut ou vers le bas; il en va de même du sexe féminin.

Votre amie refuse-t-elle ce toucher intime en toutes circonstances, ou surtout quand vous la prenez à froid et qu’elle n’est pas encore assez excitée pour que la vasodilatation de ses parois les ait déplissées et rende la sensation de pénétration agréable, voire même désirable? Car j’entends souvent des femmes se plaindre que leur partenaire est trop direct lors des relations sexuelles et qu’il se précipite beaucoup trop vite sur leur sexe quand il a envie d’elle. Faites-vous partie de ces hommes qui bâclent les préliminaires, qui n’aiment pas trop embrasser ou caresser leur compagne, car ils sont pressés d’arriver au but? Ou des curieux qui cherchent à découvrir, révéler et stimuler son point G - et donc sa réceptivité et son plaisir vaginal - en faisant des mouvements appuyés et peut-être trop brusques? Vous êtes certainement rempli de bonnes intentions, et je vous encourage à provoquer une franche discussion avec votre amie, par exemple sur la base de cet article, afin de pouvoir mieux comprendre d’où viennent ses réticences et chercher ensemble un compromis qui soit agréable et acceptable pour tous les deux.

Pour une réponse personnelle, écrivez à: Dr Juliette Buffat, GHI, CP 167, 1211 Genève 4. Joindre une grande enveloppe (18x25 cm) timbrée. Les lettres ne sont pas ouvertes par la rédaction. Ou envoyez vos questions par e-mail à l’adresse: cherejuliette@ghi.ch