Pertes blanches

J’ai toujours été gênée par mes pertes vaginales, même si mon gynécologue me rassure en me disant que c’est normal. Quand je vais dans des toilettes publiques, j’ai très peur de contaminer les suivantes ou d’attraper une maladie sexuellement transmissible. Cela me limite et me culpabilise beaucoup.

Les jeunes filles sont bouleversées par l’apparition de leurs premières règles, qui signent leur maturation pubertaire. La mise en route du cycle hormonal féminin enclenche non seulement des pertes de sang menstruel, mais aussi des pertes vaginales blanchâtres. Ces sécrétions sont plus abondantes et collantes au moment de l’ovulation et beaucoup de femmes prennent cela à tort pour un signe d’infection. Surtout si elles ont été mises en garde par erreur sur le risque d’être contaminées quand on s’assied sur une lunette de WC public qui a été utilisée au préalable par d’autres personnes inconnues, alors que ces germes ne survivent qu’à la température du corps humain.

Votre gynécologue n’est pas parvenu à vous rassurer. A-t-il pris le temps de bien vous expliquer les modifications des glaires génitales au cours du cycle féminin? Je vous recommande la lecture d’un livre qui détaille ce processus biologique intéressant. Choisissez un exemplaire illustré qui vous permettra aussi de mieux savoir comment vous êtes faite à l’intérieur de vos organes génitaux souvent si mal connus.

Je vois beaucoup de femmes qui sont gênées dans leur vie sexuelle par la méconnaissance de leur anatomie et de leur physiologie intime. Si vous associez systématiquement vos sécrétions naturelles à quelque chose de sale ou à une maladie, vous pouvez être sérieusement limitée et handicapée dans l’exploration du plaisir. Je ne reçois pas que des jeunes femmes bloquées par ces appréhensions, mais aussi des femmes d’âge mûr qui refusent qu’un homme les approche «là en bas», dans cette zone jugée malpropre ou malsaine. C’est bien dommage car vous empêchez votre partenaire de partir à l’exploration d’une des zones de votre corps qui est la plus sensible et la plus érogène. Et vous vous privez ainsi des joies du cunnilingus ou de la masturbation réciproque. Je vous remercie d’avoir soulevé ce problème qui pourrit la vie de tant de femmes et les limite sérieusement sur le chemin de l’épanouissement sexuel.

Pour une réponse personnelle, écrivez à: Dr Juliette Buffat, GHI, CP 167, 1211 Genève 4. Joindre une grande enveloppe (18x25 cm) timbrée. Les lettres ne sont pas ouvertes par la rédaction. Ou envoyez vos questions par e-mail à l’adresse: cherejuliette@ghi.ch