Argent facile

TAUX • La fin tant espérée de la pandémie marquerait-elle également celle du temps béni de l’argent facile? Ce temps qui aura permis aux plus chanceux d’emprunter à des taux proches de zéro ou d’être carrément payés pour s’endetter – un comble! C’est la Réserve fédérale américaine, la Fed, qui a sonné la fin de la partie en prévoyant l’augmentation progressive de ses taux directeurs.

Objectif: tenter de limiter une inflation tenace qu’elle qualifiait, il y a encore peu, de «temporaire». Une décision importante qui, couplée à la reprise économique qui se confirme, a des incidences majeures à l’échelle planétaire et jusque dans notre portefeuille.

Premier effet, parmi tant d’autres: la dette des Etats gonfle. Leurs taux d’intérêt, négatifs jusqu’ici, sont devenus positifs. Ceux de la Grèce, par exemple, ont même doublé en quelques semaines!

En France, le taux actuel de 0,27% (qui est appelé à grimper encore) représentera, selon le ministère de l’Economie, un coût supplémentaire de 30 milliards d’euros sur dix ans. Rien que ça.

Autre conséquence, en Suisse: les taux obligataires remontent, entraînant dans leur sillage ceux des hypothèques. Selon Moneyland, leur coût à 5 ou 10 ans a déjà débuté sa légère ascension ce mois-ci. Verra-t-on bientôt le retour des taux hypothécaires à 3,5%? Tout de même pas, affirment les spécialistes. Il n’en demeure pas moins que la situation est surveillée de près, comme le lait sur le feu.