Arian, 9 ans, vibre pour les TPG

INéDIT • Passionné par les Transports publics genevois depuis plusieurs années, le jeune garçon a réalisé son rêve: être au volant d'un bus. Il souhaite créer un fan-club.

  • Arian et sa maman ont déménagé pour habiter à proximité d’un arrêt TPG. MP

  • Arian et sa maman ont déménagé pour habiter à proximité d’un arrêt TPG. MP

    Arian a eu le bonheur de conduire un bus articulé. DR

Du haut de ses 9 ans, Arian est un expert. Sa passion: les Transports publics genevois (TPG). Cet enfant au regard pétillant et à la bouille d’ange est un véritable puits de connaissance en la matière. «Vous êtes arrivée dans un Duewag, entame le petit garçon en me voyant sortir du tram à Grange-Canal. C’est ma marque préférée. Les conducteurs l’appellent DAV. J’aime bien aussi les Stadler. Ce sont les orange et blanc. Le orange étant la couleur des TPG et le bleu et blanc celles d’Unireso.»

Regards interloqués entre la mère et la journaliste... «Je ne sais pas comment il sait tout ça. Quand on est à table à la maison, il reconnaît les modèles de trams qui passent au pied de l’immeuble juste aux vibrations», explique Irina Taha, dans un mélange de fierté et d’étonnement.

C’est au moment de la crise sanitaire que cette maman a véritablement pris conscience de l’amour inconsidéré de son fils pour les TPG qui ne date pourtant pas d’hier. «Déjà dans la poussette, il pleurait quand on s’apprêtait à monter dans certains bus, raconte-t-elle. Je ne comprenais pas pourquoi.» Arian reprend le fil: «Je voulais monter dans ceux de la marque MAN. Quand j’ai enfin pu parler et dire «Je veux MAN», ouf! Quel soulagement!»

A peine sait-il parler que le garçon se noue d’amitié avec le personnel des TPG. «Il voulait parler aux conducteurs, échanger avec eux à propos des bus, se souvient sa mère. Il les connaissait par leurs prénoms: Mohamed, Victor, Saïd...» Sa passion ne le quitte jamais. Jusque dans la cour de récré. «Avec mon copain Adam, dont le père est conducteur TPG (la chance!), on joue aux bus. On fait le bruit des portes qui se ferment», décrit Arian, joignant une démonstration à son propos.

Quant aux week-ends, son plus grand plaisir est de partir en vadrouille. «C’est sa récompense après les devoirs. On va visiter toutes les villes, petites ou grandes: Bâle, Lugano, Neuchâtel, Zurich, Gruyère, Interlaken, etc. Pour découvrir comment est organisé le réseau de transports en commun.» Le tout en bus, tram et train, bien entendu. «J’ai vendu ma voiture et on a déménagé ici, au-dessus d’un arrêt de tram. De toute façon, on ne fait que ça!», sourit Irina Taha.

Même les murs de l’appartement sont couverts de cartes des réseaux de toute la Suisse. «Les TPG restent mes préférés, souligne Arian. Ce sont les mieux organisés, il y a moins de retard et dès qu’il y a un accident, il y a directement un bus de remplacement.» Doté d'une mémoire exceptionnelle, il est capable de donner les points de départs et les terminus de toutes les lignes. Et a même écrit à la présidente des TPG, Anne Hornung-Soukup afin de lui proposer la création d’une ligne de bus entre Bachet et Cornavin, la 24. «Il y a le Léman express mais certaines personnes ne sont pas très à l’aise en train, stipule-t-il. Il se trouve qu’ils sont justement en train d’inventer cette ligne!»

En toute logique, l’enfant aspire à devenir conducteur de bus, «puis ingénieur pour concevoir les trams» et pourquoi pas ministre des transports. C’est d’ailleurs ainsi que ses proches le surnomment: «Monsieur le Ministre». En attendant de réaliser son rêve, il a été reçu début mai par la présidente des TPG. «J’ai adoré! lâche Arian, le sourire jusqu’aux oreilles. J’ai même pu être au volant d’un bus articulé, celui avec l’accordéon au milieu. Bien sûr, il y avait un monsieur qui s’occupait des pédales.» De quoi donner aux TPG l’envie de créer un fan-club, qu’Arian pourrait sans conteste présider!

«Ce qui est amusant, c’est que son père et moi l’imaginions champion de F1», lance Irina Taha. «J’aime bien les voitures, enchaîne Arian. Mais, ma passion numéro un ce sont les trams et les trains. Je ne pourrais pas vivre sans!» conclut l’enfant.