AVS: pourquoi Maillard fait fausse route

Pour le conseiller national UDC, le PS confond réforme de la retraite avec... retraite de la réforme.

EN DIRECT DE BERNE - Syndicaliste avec un supplément d’âme, socialiste non sectaire, ouvert à des majorités innovantes, Pierre-Yves Maillard est une rareté et une plus-value de la législature 2019-23. C’est dire si son idée de faire dépendre structurellement les revenus des futurs rentiers AVS des incertains bénéfices conjoncturels de la BNS déçoit par sa démagogie à la petite semaine.

On savait le PS avide d’un thème de campagne susceptible de lui faire passer le cap électoral de 2023, mais pas au point de confondre la réforme de la retraite avec la retraite de la réforme. L’AVS est une institution fondée sur la solidarité intergénérationnelle: les actifs (et la TVA) nourrissent les retraités du moment, charge à la génération suivante de leur renvoyer l’ascenseur. Lorsque les gros contingents de baby-boomers quittent le camp des contributeurs et passent dans celui des bénéficiaires, le pilotage doit être revu, c’est imparable et c’est le rôle du parlement.

Obliger la BNS, comme le préconise l’UDC, à rendre les ineptes intérêts négatifs piqués dans les poches de l’épargne retraite n’est qu’un correctif qui ne dispense nullement le parlement de son devoir de réformer le système. Lancer référendum sur référendum contre les compromis péniblement trouvés aux chambres est déjà irresponsable en soi. Faire miroiter le mirage de l’argent magique pour torpiller tous les efforts futurs est carrément scandaleux.