Côté clients, la grande majorité estime que «ça reste encore très bon marché». Seul bémol relevé par un trentenaire qui brave le froid devant son assiette aux saveurs mexicaines: «Un franc, ça ne paraît pas grand-chose mais vu les quantités et la qualité, l’augmentation n’est pas justifiée».
Alors que les Bains des Pâquis ont passé une fin d’année 2021 dans la tourmente, la question, c’est surtout: pourquoi cette légère hausse? Y a t’il un lien avec la suppression de la subvention de la Ville à l’Association d’usagers des Bains des Pâquis (AUBP)? Rappelez-vous: en décembre, le Conseil municipal décidait de biffer du budget 2022 les 245’000 francs versés à l’AUBP.
«Il faudra compenser»
Une décision qui découlait d’un rapport de la Cour des comptes sorti en novembre . Cette dernière s’alarmait du «risque de fraude important dans la gestion de la buvette». Son rapport précisait que le loyer payé à l’AUBP, soit 2,7% du chiffre d’affaires (8 millions en 2019) était trop bas. Résultat: «Il va doubler, indique Raymond Dumuid, cogérant de la buvette. Ce n’est pas encore signé mais, on va devoir participer plus pour compenser».
Entre la Ville et l’AUBP, un avenant à la convention est en cours d’élaboration. «Le cadre est très clairement fixé par le Conseil administratif qui a accepté l’ensemble des recommandations de la Cour des comptes et par le Municipal qui a voté la suppression de la subvention», précise Serge Mimouni, directeur du Département de la cohésion sociale et de la solidarité. Et de s’étonner «que le plat du jour soit passé à 15 fr. sans que nous en soyons informés ce qui est contraire à cette convention.»
Hausse des matières premières
De son côté, Raymond Dumuid affirme que ce supplément n’est pas lié à l’arrêt de la subvention mais à la hausse des matières premières. «Tous les fournisseurs ont augmenté les prix de 5 à 10%. C’est cela qu’on a répercuté sur le plat du jour.» Faut-il s’attendre à d’autres augmentations une fois le loyer doublé? «On va tout faire pour qu’il n’y ait pas d’impact. Des produits locaux et frais à bas prix, c’est notre force!». Et le gérant de souligner qu’en ce moment, le principal problème de la buvette, c’est surtout la baisse de clientèle… «Les gens ont peur du covid. Ils ne viennent plus manger la fondue en groupe. Comme tous les restaurateurs, on sert la ceinture...» MP