Bientôt dans le ciel du Léman, le premier aiglon est né

  • Le premier  bébé pygargue  à queue blanche  du programme  de réintroduction  est né le 2 avril. DR

    Le premier bébé pygargue à queue blanche du programme de réintroduction est né le 2 avril. DR

BIODIVERSITÉ • Il a l’air si doux qu’on dirait une peluche. Le premier bébé pygargue à queue blanche du programme de réintroduction a vu le jour samedi 2 avril sur les bords du lac. Au parc des Aigles du Léman, à Sciez (Haute-Savoie), le couple composé de Kabaa et Roy, deux aigles européens unis depuis quatorze ans, a vu éclore son tout premier aiglon après 35 jours de couvaison. Un heureux événement qui vient s’ajouter à l’avis positif de l’Office cantonal de l’agriculture et de la nature (OCAN) de Genève rendu le 3 mars.

Fort du soutien de ses voisins et de l’arrivée de l’oisillon, le programme prend véritablement son envol. «Voir le premier bébé pygargue qui va repartir dans la nature est un moment indescriptible pour toute l’équipe qui travaille avec moi sur ce projet depuis tant d’années, lâche ému le fondateur du parc et du programme, Jacques-Olivier Travers. C’est le début d’une belle aventure qui s’intègre dans la restauration de la biodiversité de notre région.»

L’objectif est en effet de réintroduire dans le ciel du Léman cet oiseau majestueux. Un environnement naturel dont il a disparu il y a 130 ans. Le dernier couple ayant été tué à Thonon en 1892. «Après des années de travail, d’études et de démarches administratives, nous avons obtenu l’autorisation de relâcher 85 pygargues durant les huit prochaines années sur le lac Léman et le bassin du Haut-Rhône», précise ce spécialiste des rapaces.

Suivi de près par Genève

Vu sa localisation, le projet est suivi de près par Genève. Consulté à ce sujet, l’OCAN ne tarit pas d’éloges. Estimant que «le pygargue colonisera sans doute la Suisse», son directeur, Bertrand von Arx propose une série de mesures pour que Genève contribue à la réussite du programme. Notamment: «participer aux soins d’éventuels oiseaux récupérés en difficulté sur le territoire genevois» ou encore «diffuser les informations pour faciliter l’acceptation de cette espèce rare par la population genevoise».

Les premiers instants de vie et l’envol des aiglons peuvent être suivis sur Internet grâce à des webcams installées dans les volières et à des balises GPS qui équiperont les aiglons.