BOUTON ROUGE

«Baisse d’impôts»: Nathalie Fontanet, en direct mardi 15 novembre à Genève à chaud, sur Léman Bleu, a lancé sa campagne, avec ces trois mots. Dans un contexte explosif, elle a osé le bouton rouge. Femme de droite, ministre des Finances, minoritaire dans un gouvernement de gauche depuis un an et demi, la seule survivante du PLR au Conseil d’Etat donne le ton. La doxa de la gauche, qui ne jure que par l’impôt, elle l’attaque de front. Et elle a mille fois raison.

Dans la même émission, Nathalie Fontanet confirme le chiffre qui circule à Genève, et qui tient du scandale: 36% des habitants, en âge d’être fiscalisés, ne payent pas d’impôts. La baisse annoncée par la ministre-candidate touche donc les 64% que nous sommes, nous les classes moyennes, nous les gens qui bossons dur, gagnons notre vie, mais n’en pouvons plus de la strangulation fiscale. La majorité silencieuse.

Alors oui, il fallait appuyer sur le bouton rouge. Il fallait oser dire «baisse d’impôts», affronter enfin de face les collègues de gauche au Conseil d’Etat, également candidats. On respire, on laisse monter en soi l’énergie du combattant, on attaque. C’est cela, la politique. N’appelle-t-on pas cela «une campagne»? Comme celles «d’Italie, de Prusse ou d’Espagne», chez Brassens.

Que les classes moyennes ne se trompent pas. On paye beaucoup trop d’impôts sur le revenu à Genève, celui sur le fruit de notre travail, notre sueur. Il faut en payer moins. Et que l’Etat, tentaculaire et dépensier, se redimensionne et freine sa voracité. C’est aussi simple que cela. Et cela tient en trois mots: baisse d’impôts.