CAPITALE DU MONDE

Genève, capitale du monde, ce mercredi 16 juin: nous avons, tous, à nous en féliciter. Comme si c’était hier, je me souviens de Ronald Reagan-Mikhaïl Gorbatchev, en novembre 1985. Et mon père avait vu passer les grands de ce monde, sous ses fenêtres, en 1954. Pour le Journal de Genève, j’étais allé voir Yasser Arafat, s’exprimant dans la Grande Salle du Palais des Nations, en 1988, pour plaider la cause palestinienne.

Habitants de Genève, félicitons-nous d’être, de temps à autre, sous les lumières de la planète. La Suisse est un petit pays, fragile dans ses équilibres, beaucoup plus vulnérable qu’on ne l’imagine. Nous étions encore pauvres il y a 130 ans, nous fûmes une terre d’émigration dans la seconde partie du dix-neuvième siècle: nos ancêtres, en ce temps-là, quittaient la Suisse pour s’en aller quérir un eldorado (souvent bien décevant!), en Amérique latine, ou en Afrique du Nord.

Petit pays, fragile. Mais avec des pôles d’excellence. La capacité de Genève, celle de toute la Suisse, à accueillir des rencontres planétaires en est un au premier chef. Recevoir MM. Joe Biden et Vladimir Poutine ne fera de nous ni des affidés de l’atlantisme, ni un dominion de la Grande Russie. Non, juste, un pays d’accueil, crédible dans sa capacité d’organisation. J’écris ces lignes plusieurs jours avant la rencontre. Je souhaite que tout se passe bien. Petit pays, chétif, mais grand par son réseau et par ses compétences. C’est cela, le miracle de la Suisse.