Cancer: l'angoisse pré-opératoire

  • DR

Le jour J, j’entre par la grande porte de l’hôpital cantonal, la peur au ventre. Malgré l’attente à l’étage pré-opératoire, je tombe sur un premier ange: une infirmière d’une grande humanité. Jeune, elle a travaillé auparavant dans l’unité de soins palliatifs. Elle connaît bien l’angoisse de certains, à l’idée de passer par une opération. Un acte qui vous scelle toute une vie. Nous parlons beaucoup, elle me rassure. Je revêts l’habit de chirurgie: pantalon et chemise légère et bleue foncée. Après avoir embrassé mon infirmière, je pars au bloc debout! Oui, les patients partent au bloc, sur leurs deux jambes! C’est si symbolique et pertinent! Un jeune homme m’emmène dans les dédales de l’hôpital. Une promenade quelque peu «décalée», entre deux mondes: maintenant et après l’opération. J’arrive dans le sas, la tension monte. Je suis toujours debout. J’aperçois le «lit» avec ses deux coudières pour mes bras. Comme pour les condamnés à mort… Cette pensée négative me taraude. On me prépare – surtout on me calme – à grand renfort de sourires et de gestes réconfortants. «Respirez, Madame. Pensez à un endroit où vous vous sentez bien. Des bruits, des odeurs…»

www.sandrawidmerjoly.ch
www.ceremoniae.ch