Cancer: réveil embrumé

Après un réveil embrumé par des shoots de morphine, on m’emmène dans ma chambre au 9AL. Installée près de la fenêtre, mes yeux se posent sur le ciel, bleu clair, encore nimbé de lumière. C’est magnifique! Reliée à des voies veineuses par les mains et au tuyau nasal à oxygène, je voudrais en être libérée. Impossible, il faut me surveiller de très près. La pénombre s’installe. Mon esprit, toujours aussi embrumé, navigue entre torpeur et soubresauts. J’ai l’impression qu’il pleut dans la chambre… Ah oui, c’est le son de l’oxygène qui me berce et m’énerve aussi. D’ailleurs, aux premières lueurs de la matinée, une immense angoisse me saisit. Inexplicable! Cette vague d’émotions me traverse de part en part. Je suis en pensée – en lien – avec le papy de mes deux beaux-fils qui s’en va… J’en suis presque certaine. Puis, à 9h, une magnifique infirmière me lance: «Vous, vous n’êtes pas sereine…» Remarque pertinente qui va tout chambouler. Je suis vivante, je vais bien, je m’accroche!

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