Cliché post-mortem

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Au milieu du XIXe siècle, la mort n’était pas cachée, taboue. A Paris, elle était, souvent, mise en scène au sein même de sa propre famille. En effet, celui – ou celle – qui venait de passer à trépas, était préparé(e) pour poser avec ses proches, devant l’objectif du daguerréotype, précurseur de la photographie. A force d’instruments – repose-tête ou bras, notamment – le cadavre était ainsi maintenu en position assise, ou debout, paupières ouvertes et vêtu de ses plus beaux atours. Le mort – ou la morte – avait, ainsi, l’air «vivant». L’image commençait alors à entrer dans les demeures – une vraie (r)évolution – et ce cliché post-mortem était le seul souvenir de celui – ou celle – qui était parti(e). Une pratique vouée à disparaître avec la venue sur le marché d’appareils photo individuels, privilégiant les prises de vue ante mortem.

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