Tu n’es plus que cendres…

Aujourd’hui, beaucoup de personnes choisissent l’incinération. Les cimetières se vident, peu à peu de leurs tombes, de lieux de mémoire. On préfère colombarium et jardin du souvenir. Chacun son choix en matière «d’après». Bref, je ne sais pas si vous êtes déjà allé chercher les cendres d’un être aimé, mais quelle sensation étrange. De vous voir donner une urne – comportant ce qu’il reste de votre père, votre mère ou votre enfant – et de repartir avec. On ne sait pas comment tenir cette boîte, même si elle est dans un cornet. Près de soi? Comme n’importe quel autre sac? Bouleversés, nous l’installons sur le siège avant de la voiture – déférence et amour obligent – et nous nous prenons même à lui parler. C’est un sentiment de vide, mais aussi de plein. Il – ou elle – n’est plus là, mais il y a quand même ce «quelque chose» de lui, ou d’elle. Emotion immense. A tous ceux qui vivent ce moment douloureux, je dirai la belle phrase de Patrick Poivre d’Arvor, évoquant la perte de sa fille: «Tu n’es que cendre et poussière. On a oublié de me dire qu’il s’agissait de poussières d’étoiles.»
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