C’est pas gagné!

  • FRANCIS HALLER

Que se passe-t-il avec les travaux du pont du Mont-Blanc? D’ordinaire, dès qu’un grand chantier s’ouvre et promet de fortes perturbations de trafic, l’inusable et peu constructive guerre des transports reprend de plus belle.

Planification catastrophique, navigation à vue, coûts faramineux, fermeture de voies inacceptable, économie du transport privé mise au tapis, autorités qui jouent les patrons… Et je ne vous raconte pas le désastre si, en plus, des arbres venaient à être coupés. Tout est bon pour durcir des fronts irréconciliables et pourrir le débat sur la mobilité. Ou l’immobilité. Pas grand-chose de tout ça avec l’indispensable cure de jouvence réservée au plus stratégique axe reliant la rive gauche à la rive droite. Depuis le lundi 31 mai, le pont subit pourtant une réfection complète de son étanchéité plus que défaillante. Autrement dit, des travaux en profondeur vont sérieusement perturber le trafic routier pendant plus de trois mois et demi. Pas de quoi mettre sur le pied de guerre partis politiques, associations d’automobilistes et autres usagers de la route. La plupart semblent, pour le moment du moins, s’accorder sur la nécessité de ces travaux et la feuille de route proposée. Tout juste profitent-ils de l’occasion pour rappeler, du bout des lèvres, l’indispensable nécessité d’une traversée du lac.

Simple trêve estivale? Véritable changement des mentalités? Un peu des deux… Nous verrons bien dans les semaines à venir. Surtout lorsque la fin du télétravail et le retour annoncé à une vie normale métamorphoseront à nouveau la mobilité en hypermobilité, les bouchons en méga-bouchons. D’ici là, il reste à espérer que les déviations mises en place se révèlent efficaces. Vu l’engorgement chronique des quais et des quartiers autour de la Rade, c’est pas gagné!