Ceux qui se lèvent

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A Genève, les gens qui se lèvent le matin pour aller bosser, triment toute l’année, toute leur vie, payent beaucoup trop d’impôts. Le revenu du travail (salaire pour un employé, bénéfice pour un indépendant) est beaucoup trop taxé dans notre canton. Ce sont ces gens-là qu’on appelle les classes moyennes. La définir n’a rien de si compliqué: ni les assistés, exonérés d’impôts et aidés pour leurs primes d’assurance maladie, ni, de l’autre côté, les personnes aisées qui peuvent tirer un revenu substantiel de leur capital, jusqu’à en vivre.

Il faut d’urgence, à Genève et en Suisse, inventer des solutions pour que le travail soit moins taxé, sinon la marmite à vapeur des classes moyennes finira un jour par exploser. Ce sont elles, depuis la fin du XVIIIe siècle, qui font les Révolutions, pas le prolétariat.

Des solutions? Il en existe! Ecoutez notamment le professeur Xavier Oberson, brillant pédagogue, avec lequel je multiplie depuis quinze ans les émissions spéciales sur la fiscalité. Des solutions, il en entrevoit par exemple dans la taxation de l’intelligence artificielle, celle des robots, celle des géants mondiaux de la toile. Ces pistes, tout le monde les connaît, elles reviennent de plus en plus souvent dans les conversations. Alors, de grâce, avançons! Il n’est absolument pas normal, deux cent trente-deux ans après la Révolution française, que la voracité la plus sauvage du fisc se tourne vers le fruit du travail des honnêtes gens. Ceux qui se lèvent, oui, pour aller bosser!