Coup d’éclat au palais de justice

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Lundi 7 novembre, à l’ouverture du procès en appel de deux promoteurs, d’énigmatiques clés USB ont fait leur apparition. Ces dernières contenaient les écoutes téléphoniques ainsi que des transcriptions entre les prévenus et leurs avocats, remontant à 2014. Comme le racontent nos confrères de la Tribune de Genève et du Temps, la défense dénonce «un scandale sans précédent». Me Nicola Meier et Me Didier Bottge demandent la récusation de la procureure. Cette dernière assure n’avoir jamais consulté ces documents, ni écouté ces conversations. Pour y voir clair, les juges de la Chambre d’appel ont décidé, en fin de journée, de suspendre les débats.

Que penser de cette affaire qui a secoué le palais de justice? Est-ce vraiment «scandaleux»? Pour bien comprendre, il faut préciser que ce ne sont pas les avocats que la Brigade financière a mis sur écoute mais leurs clients. Et que, bien entendu, ce mode d’investigation est monnaie courante. Sauf que, les conversations entre un avocat et son client ne doivent être ni écoutées, ni conservées, encore moins retranscrites. Pour cause: le secret professionnel est l’une des clés de voûte du système judiciaire. On peine à imaginer que le Ministère public ne soit pas aussi attaché que la défense au respect du code de procédure pénal.

Si demain, vous vous retrouvez sur le banc des accusés (je ne vous le souhaite pas), vous devez avoir la certitude que les conversations avec votre avocat resteront entre lui et vous. C’est ce qui explique que cette affaire concerne tout un chacun.