«CRAMEUR»

Les Archives de la RTS (Radio Télévision Suisse) ont ressorti un moment émouvant et particulier, datant de 1997: le quotidien d’un Monsieur travaillant dans un crématorium vaudois. Alexandre Warpelin parle, avec sincérité et délicatesse, de son activité – «crameur» ou «charge d’âme», comme il se définit. Avant de faire entrer une personne dans le four, il a toujours ouvert le couvercle pour la saluer. Une dernière fois. Après l’incinération, il se retrouve avec un cornet d’un kilo et demi de cendres dans les mains et dit: «Voilà ce qu’il reste d’une personne aimée». Pleurer, il l’a fait souvent: «Pour des amis, des connaissances, des situations difficiles, confie cet homme aujourd’hui à la retraite. Et pour mon père aussi. Je regrette tant de ne pas l’avoir assez aimé. » Son message tient en quelques mots: «Ici, c’est trop tard. On est peu de choses sur cette terre. Arrêtons de nous battre entre nous, notre vie est de très courte durée.»

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