Des biscuits pour les plus précaires

SOLIDARITé • A l’occasion de la fête de Pâques, les bénévoles des Colis du cœur ont décidé de confectionner 6000 pâtisseries. Reportage.

  • Dans le restaurant scolaire du boulevard des Promenades à Carouge, les bénévoles ont enfilé  des tabliers pour s’activer à la préparation de près de 6000 biscuits. TR

    Dans le restaurant scolaire du boulevard des Promenades à Carouge, les bénévoles ont enfilé des tabliers pour s’activer à la préparation de près de 6000 biscuits. TR

«Ce sont les sourires des bénéficiaires qui comptent. C’est surtout pour cette raison qu’on est là», s’exclame Anna Maria, affairée à découper à l’emporte-pièce une grosse boule de pâte pour en faire des biscuits. Dans le restaurant scolaire du boulevard des Promenades, à Carouge, l’atelier pâtisserie bat son plein. Aux côtés de deux autres bénévoles, Livine et Nicole, la retraitée procède méthodiquement et dispose les biscuits sur des plaques de cuissons, le tout dans la bonne humeur.

Toutes les trois appartiennent à la grande famille des bénévoles de la fondation des Colis du cœur, qui organise cette année une opération singulière pour Pâques: la préparation et la distribution de près de 6000 biscuits pour ses bénéficiaires. «C’est vrai que c’est un peu du travail à la chaîne et qu’on ne ferait pas ça tous les jours. Mais c’est rigolo à faire et nous prenons du plaisir à nous réunir», témoigne Nicole, tout sourire. «Ce n’est pas grand-chose, mais ces actions font très plaisir à ceux qui sont dans le besoin», ajoute sa voisine Anna Maria.

Fierté

A l’origine de ce projet, on retrouve les bénévoles, soucieux de s’impliquer davantage. «Ce sont eux qui ont eu envie d’en faire plus pour les bénéficiaires. Nous avons donc mis en place une première distribution de thé, suivie par cette opération autour des biscuits», détaille Jasmine Abarca-Golay, directrice des Colis du cœur. Après avoir été confectionnées et cuites dans les cuisines du restaurant scolaire, les pâtisseries seront distribuées mardi 4, mercredi 5 et jeudi 6 avril dans les différents locaux de la fondation.

Et comme les biscuits secs peuvent donner soif, il y aura également de quoi se désaltérer. La fondation Aigues-Vertes (spécialisée dans l’accueil des personnes en situation de handicap), fournira un verre de jus de pommes, en plus de pétrir gratuitement les 80 kg de pâte nécessaires à l’opération. «Nous sommes très fiers du travail de nos bénévoles et de nos partenaires. C’est un joli moment de partage», témoigne la directrice.

Moment de partage

Aux fourneaux, on retrouve le chef de cuisine des restaurants scolaires de Carouge, Bertrand Mars, présent pour superviser le travail des petites mains. Lui aussi s’est engagé bénévolement pour cette opération. «J’ai été approché par la commune, qui recherchait un lieu. Ici nous avons de la place, mais aussi tout le matériel dont on a besoin. C’est donc naturellement que j’ai accepté», explique le cuistot solidaire. Qui a également décidé d’offrir le nettoyage. «Quand je peux aider, je le fais de bon cœur.»

Pendant la confection, certains bénévoles s’en vont, tandis que d’autres prennent le relais. En travaillant, on papote, on rigole on échange. «Nous avons tous des techniques différentes. Est-ce qu’on glace avant ou après? Est-ce qu’il faut faire des trous?» s’amuse Max, un autre bénévole. Malgré la bonne humeur, il n’oublie pas qu’il est là pour une cause importante. «Nous apprécions de venir en aide à ceux qui en ont besoin. Ce qu’on aime, c’est surtout le contact sur le terrain», conclut ce pâtissier d’un jour.

Hausse de la pauvreté

Une action qui s’avère particulièrement utile dans le contexte actuel. Les Colis du cœur observent une inquiétante hausse de la pauvreté. «La situation est compliquée. Nous connaissons une forte augmentation des demandes d’adhésion depuis la fin de l’année passée. De plus en plus de personnes n’arrivent pas à joindre les deux bouts, que ce soit au sein de familles monoparentales, ou dans des grandes familles face à l’inflation. Et puis il y a les restes de la pandémie, les migrations.» La fondation rappelle qu’il est possible de venir contribuer en qualité de bénévole. Pour cela, il suffit d’être majeur, d’avoir la nationalité suisse, d’avoir une assurance accident… et l’esprit d’équipe bien sûr!