Deux phalangers volants trouvent refuge au Bioparc

ANIMAUX • Sur les réseaux sociaux, les «sugar slider» sont devenus des stars. Mais, ils restent des animaux sauvages dont il faut savoir s’occuper. Ce qui n’était pas le cas d’un particulier tessinois. Explications.

  • Les deux nouveaux petits pensionnaires du Bioparc reprennent du poil de la bête. GUY REYFER

    Les deux nouveaux petits pensionnaires du Bioparc reprennent du poil de la bête. GUY REYFER

  • ©ANDREW MYERS

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Vous les avez peut-être déjà vus sur Tiktok, Instagram ou un autre réseau social. Connus sous leur nom anglais, «sugar glider», les phalangers volants sont de petits animaux qui tiennent dans la main et savent «voler» – ou plutôt planer – sur une cinquantaine de mètres. De quoi les rendre particulièrement mignons et donc très populaires.

«Ces marsupiaux originaires d’Australie, de Nouvelle-Guinée et de Tasmanie font partie des NAC (nouveaux animaux de compagnie). Les gens les achètent pour le fun, en guise de jouets. On assiste malheureusement à une explosion des ventes», déplore Christina Meissner, députée PDC qui œuvre pour la protection des animaux.

Détention illégale au Tessin

C’est sans doute cette mode qui a conduit deux spécimens de cette espèce, un mâle et une femelle, au Bioparc, à Bellevue, où ils ont été accueillis lundi 6 février. «Tout a commencé par un mail nous informant que le vétérinaire cantonal du Tessin cherchait une place pour ces deux animaux, raconte Tobias Blaha, vétérinaire et directeur du parc animalier. Ils étaient chez un particulier qui n’avait ni le permis, ni la formation, ni les connaissances pour s’occuper de cette espèce très particulière.» Résultat: la femelle est arrivée toute maigre (sachant qu’elle pèse habituellement 90 grammes) et commence tout juste à reprendre du poil de la bête.

Etant donné son milieu de vie naturel, le phalanger volant a besoin de beaucoup de chauffage. «Il lui faut aussi une nourriture spécifique à base d’insectes et de fruits frais. Et veiller à la balance entre le calcium et le phosphore», poursuit Tobias Blaha. Enfin, une grande volière s’impose. Comme c’est le cas au Bioparc.

«C’est un animal nocturne, complète le vétérinaire. Le réveiller en journée pour le déguiser, le faire voler, c’est de la maltraitance. C’est un animal sauvage pas domestique! Qui plus est, durant la nuit, il fait du bruit. Un privé préférera un diurne.» 

A noter que c’est justement pour respecter le rythme du phalanger que les visiteurs ne pourront pas venir observer ce duo. «Nous ne sommes pas un zoo qui exhibe les animaux mais un refuge», précise Christina Meissner, vice-présidente du conseil de fondation du Bioparc. Voir la vidéo.

Autre particularité de cette espèce: il est très sociable et vit en général dans un groupe comptant une douzaine d’individus. Last but not least, en cette semaine de Saint-Valentin, sachez que le phalanger volant a plus d’un tour dans son sac. Voyez plutôt: «La femelle du petaurus possède deux utérus et deux vagins, détaille Tobias Blaha. Tandis que le mâle a un pénis bifide (à deux têtes).»

Une espèce étonnante donc qu’il convient de préserver et protéger. «Et le meilleur moyen consiste à le laisser vivre en paix dans les forêts australiennes!», conclut Christina Meissner.