Et si vous donniez vos cellules souches?

MALADIES GRAVES • Pour bien des patients souffrant de leucémie, le don de cellules souches représente l’ultime espoir de guérison. Tout adulte en bonne santé peut s’inscrire au registre des donneurs.

  • A l’origine de toutes les cellules du sang, les cellules souches, si elles sont altérées, conduisent à des maladies graves. 123RF/LUCHSCHEN

    A l’origine de toutes les cellules du sang, les cellules souches, si elles sont altérées, conduisent à des maladies graves. 123RF/LUCHSCHEN

C’est un geste qui peut sauver bien des vies. Et pourtant, les préjugés ont la vie dure et en Suisse chaque année, un bon millier de personnes, dont beaucoup d’enfants, pourraient retrouver l’espoir, voire même guérir de leur maladie sanguine grâce à un don de cellules souches.

Greffe de cellules souches

Produites au niveau de la moelle osseuse (à ne pas confondre avec la moelle épinière!), les cellules souches sont à l’origine de toutes les cellules du sang (globules blancs, globules rouges etc.) qui, lorsqu’elles sont altérées, conduisent à des maladies graves, comme les leucémies, myélomes et autres lymphomes.

Si nombre d’entre elles peuvent être traitées par des chimios ou des radiothérapies, certaines nécessitent parfois une greffe de cellules, souvent seul et dernier recours pour espérer une guérison. Seulement voilà, trouver un donneur compatible de cellules souches relève de la gageure. Parfois, c’est dans l’entourage familial qu’on le trouve.

Sinon, le seul recours est de chercher au niveau des donneurs inscrits au registre suisse qui compte actuellement plus de 100’000 personnes enregistrées. Un chiffre qui peut paraître important, mais qui reste notoirement insuffisant, d’abord au regard de ce que les pays voisins comptent comme donneurs et surtout au vu de nos besoins, ici en Suisse, où chaque année, seuls une cinquantaine de dons sont finalement effectués.

Simple «dialyse»

Pour toute personne qui souhaite devenir donneur, la démarche est simple, dès lors qu’elle est adulte et en bonne santé: il suffit de s’inscrire au registre des donneurs, moyennant un simple prélèvement via un coton-tige reçu à la maison. Si par la suite vous êtes un jour reconnu compatible avec un futur receveur, vous serez ensuite convoqué – à Genève pour la Suisse romande –, afin d’effectuer le prélèvement de cellules souches. Dans la très grande majorité des cas, ce prélèvement se fera via une démarche qui s’apparente à une simple dialyse. Dans un cas sur cinq néanmoins, et selon indication médicale, le prélèvement devra se faire au niveau de la moelle osseuse de l’os iliaque (principal os de la hanche), sous anesthésie générale.

Pour le donneur c’est presque fini, et il récupérera en quelques jours. Pour le receveur en revanche, tout ne fait que commencer. Car il faudra nettoyer totalement sa propre moelle avec une chimiothérapie agressive qui réduira son immunité à zéro et le rendra vulnérable à la moindre infection. Ce n’est qu’ensuite qu’il pourra (enfin!) recevoir ses nouvelles cellules souches, par simple voie intraveineuse.