Le tsunami gris menace la croissance

  • Fabio Bonavita.

    Fabio Bonavita.

DéMOGRAPHIE • Voilà, on y est. Le point de bascule a déjà été atteint dans neuf cantons: Berne, Soleure, Bâle-Ville et Bâle-Campagne, Glaris, Schaffhouse, Grisons, Uri, Nidwald et Tessin. Les seniors (+ de 65 ans) y sont désormais plus nombreux que les juniors (- de 19 ans). Si l’on écarte les étrangers de cette analyse, le renversement de la pyramide des âges est encore plus spectaculaire puisqu’il touche 21 cantons. Seuls Genève, Vaud, Fribourg, Appenzell Rhodes-Intérieures et Lucerne, sont épargnés.

Mais cela ne saurait durer. En effet, d’après diverses études, le nombre de jeunes qui commenceront leur vie active ne suffira pas pour compenser d’ici à 2030 le volume de personnes qui partiront à la retraite. Les projections de l’Union patronale suisse évoquent un déficit de 600’000 personnes dans seulement onze ans. C’est donc une sérieuse menace sur la croissance de notre économie. Pour y remédier, un seul remède: garantir une attractivité de la place économique suisse permettant ainsi d’attirer les talents du monde entier. En d’autres termes, l’immigration est l’unique solution face au vieillissement de la population.

Et l’enjeu est de taille, car cette évolution démographique impacte directement les recettes fiscales, le marché du travail, mais aussi le financement des assurances sociales. Il faut donc que les conditions-cadres garantissent un maintien des seniors en poste. Cela passe par des incitations étatiques. Pour éviter une pénurie de main-d’œuvre, favoriser le travail des femmes est un autre axe sur lequel les autorités doivent agir. Avec le soutien des milieux patronaux. Il y va de notre prospérité.