Ecole des parents: il n’y a pas de sujets tabous

SOUTIEN • Chaque année, 1500 familles bénéficient de l’aide de l’Ecole des parents pour résoudre des problèmes liés à l’éducation des enfants.

  • L’adolescence, un passage délicat durant lequel l’Ecole des parents peut apporter un soutien bienvenu. 123RF

  • L’adolescence, un passage délicat durant lequel l’Ecole des parents peut apporter un soutien bienvenu. En médaillon: Katharine Schindler Bagnoud. 123RF/DR

    Katharine Schindler Bagnoud. DR

SOUTIEN • Depuis plusieurs décennies, l’Ecole des parents de Genève mène une véritable croisade pour aider les parents à trouver une réponse ou faire face à une difficulté éducative. Rencontre avec Katharine Schindler Bagnoud, directrice générale de cette association d’utilité publique.

GHI: Quelles aides votre école apporte-t-elle aux parents? Katharina Schindler Bagnoud: Synthétiquement, l’Ecole des parents répond aux petits et grands soucis que rencontrent les familles. A cet égard, nous avons mis en place divers accès. Tout d’abord, notre ligne téléphonique allo parents. Au bout du fil, un expert de la parentalité répond à toutes les interrogations urgentes de: «Mon enfant ne dort pas» à la prise de risques chez les adolescents. Nous proposons également des consultations qui ont toujours lieu avec des psychologues spécialisés. Notre association organise par ailleurs des ateliers sur différents thèmes comme la discipline positive. Nous organisons en outre des Cafés parents dans nos locaux autour de sujets tels que l’épuisement des pères et mères de famille, le décrochage scolaire, l’incidence chez les jeunes enfants des écrans tactiles. Enfin, dans nos Cafés itinérants organisés en collaboration avec la Fédération des associations de parents d’élèves de l’enseignement obligatoire (FAPEO), nous abordons des problématiques telles que le harcèlement scolaire.

– Quels sont les profils des professionnels qui exercent dans votre établissement? Nos intervenants sont tous dûment formés. Ce sont des psychologues spécialisés dans tout ce qui a trait à la parentalité. Je me permets de le souligner car dans ce domaine bon nombre de personnes s’improvisent experts au prétexte qu’elles ont suivi une formation express. Or, le soutien à la parentalité requiert des compétences particulières sans quoi on peut faire beaucoup de dégâts.

– Combien de parents ont recours à vos différentes prestations? Chaque année, toutes prestations confondues, 1500 familles sollicitent notre appui.

– Quelles sont à votre sens les grandes difficultés auxquelles les parents sont confrontés de nos jours? Depuis la fondation de l’Ecole des parents, bon nombre de paramètres ont changé. A commencer par la structure familiale, les grands-parents autrefois parties prenantes de l’éducation des enfants, sont aujourd’hui plus absents car souvent ils sont encore en emploi. Et puis dans la plupart des cas, les deux parents travaillent et subissent en outre une pression sociétale très forte qui leur impose, en quelque sorte, l’obligation d’élever un enfant parfait. Sans oublier, la place prépondérante qu’ont prise les écrans au sein des familles. Chez les tout-petits, nous savons qu’un usage intensif entraîne des troubles du langage car il freine l’apprentissage par mimétisme et chez les plus grands, cet usage péjore l’interaction familiale. Toutefois, j’insiste sur le fait que l’Ecole des parents s’abstient de tout jugement. Notre mission est d’aider les parents sachant que pour nous, aucune question ou situation n’est un tabou.