Emprunt à la FIFA: la droite va demander des comptes

  • Le siège de la FIFA à Zurich. ©albinfo/wikimedia commons

VILLE DE GENÈVE • Il y a fort à parier que la prochaine session du Conseil municipal de la Ville de Genève sera houleuse. Il sera forcément question du prêt à court terme de 150 millions, contracté par la Ville de Genève auprès de la FIFA (Fédération internationale de football association) en 2022, via la plateforme Loanboox.

Les révélations de la RTS agitent en effet les milieux politiques. D’autant que viennent s’ajouter les informations de la Tribune de Genève qui précise qu’au total, entre janvier 2018 et décembre 2022, les sommes empruntées à la FIFA s’élèvent à 600 millions.

Interviewé par nos confrères de Léman bleu, le conseiller administratif chargé des Finances, Alfonso Gomez justifie ces prêts en expliquant: «A ce jour, la FIFA respectait les critères éthiques que nous avions. L’origine de ces fonds était bien définie. C’est principalement les redevances TV, que paye notamment la Télévision suisse pour pouvoir diffuser les matchs.»

A droite, les explications du magistrat vert ne convainquent pas. Rappelant l’opposition à la Fan zone de l’exécutif à majorité de gauche et dénonçant un «double discours», le président du PLR Ville de Genève, Kevin Schmid entend déposer une question écrite à l’occasion de la prochaine session du Conseil municipal, agendée les 7 et 8 février. «Nous allons demander la liste exhaustive des partenaires choisis par le Conseil administratif dans le cadre de la gestion de ses liquidités», notamment en ce qui concerne les 52 emprunts effectués entre 2018 et 2022. Une exigence de transparence que partage le Centre. Le conseiller municipal, membre de la commission des finances, Alain de Kalbermatten veut que toute la lumière soit faite sur le processus.

Aux yeux de Daniel Sormanni, chef de groupe MCG, «ces emprunts sont en totale contradiction avec les exigences éthiques et vertes formulées dans la stratégie climat de l’Exécutif». Le conseiller municipal envisage le dépôt d’une motion. «Il s’agit de savoir précisément depuis quand la Ville fait ce type d’emprunts? Pour quelles sommes? Mais aussi de s’interroger sur les conditions d’emprunt à l’avenir.»

Pour Vincent Schaller, président et chef de groupe de l’UDC Ville, le problème est ailleurs: «C’est le fait qu’on emprunte et non pas qui est le prêteur! La Ville se compromet forcément pour financer sa politique sociale à crédit.» Les débats s’annoncent chauds.