Aucune navigatrice, aucun navigateur, ne connaît vraiment le lac Léman avant d’avoir été confronté à un début de tempête. La première fois que j’ai vu mon chat chasser, j’ai commencé à le considérer comme une bête sauvage. C’est à peu près la même sensation que j’ai eu la première fois que les éléments ont commencé à se déchaîner alors que j’étais au large. Le lac est une bête sauvage!
Vagues, pluie et brouillard
La météo, qui n’est pas vraiment paradisiaque de ce début d’été, aura probablement occasionné les mêmes frayeurs à de nombreuses embarcations sur le Léman. Même si la côte n’est pas loin, les vagues qui montent, la pluie et le brouillard qui tombent, rendent instantanément l’ambiance menaçante. Il devient rapidement impossible de savoir précisément où l’on est et dans quelle direction se diriger.
Au loin, on distingue subrepticement un phare qui clignote à toute allure. Il a l’air de nous crier «je t’avais bien dit de rentrer, tu as déconné»! Il paraît qu’il est désormais question de faire retirer ces feux sous prétexte que les téléphones portables les ont remplacés pour annoncer le mauvais temps. Ils sont pourtant drôlement efficaces pour me motiver à rentrer au port depuis que j’ai traversé une petite tempête. En les voyant s’agiter, je pense désormais: «Souviens-toi et déconne pas!» JS
* Durant cet été, le journaliste-animateur et producteur Jonas Schneiter se mue en touriste local en passant ses vacances sur le lac. L’occasion de découvrir ce qui est éblouissant, étonnant ou déprimant sur le Léman.