Essai: fantômes et morts

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Dans Vivre avec nos morts, Delphine Horvilleur superpose trois dimensions, comme trois fils étroitement tressés: le récit, la réflexion et la confession. Le récit d’une vie interrompue (célèbre ou anonyme), la manière de donner sens à cette mort à travers telle ou telle exégèse des textes sacrés, et l’évocation d’une blessure intime ou la remémoration d’un épisode autobiographique dont elle a réveillé le souvenir enseveli. Nous vivons tous avec des fantômes selon l’autrice: «Ceux de nos histoires personnelles, familiales ou collectives, ceux des nations qui nous ont vu naître, des cultures qui nous abritent, des histoires qu’on nous a racontées ou tues, et parfois des langues que nous parlons.» D’après Delphine Horvilleur, les récits sacrés ouvrent un passage entre les vivants et les morts. «Le rôle d’un conteur est de se tenir à la porte pour s’assurer qu’elle reste ouverte» et de permettre à chacun de faire la paix avec ses fantômes…

«Vivre avec ses morts», Delphine Horvilleur, aux éditions Grasset, www.grasset.fr