Essai: la question gay dans le temps

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«L’homme de trop» peut se lire comme le pendant du célèbre roman «L’étoile rose» puisqu’il interroge la question gay aujourd’hui, après l’adoption du mariage pour tous. Lucas Fabert est un photographe de 64 ans. Dans sa jeunesse, il se sentait un paria; aujourd’hui, il constate, avec des sentiments mêlés, l’insouciance des jeunes homos complètement libérés, complètement intégrés. S’il se réjouit du progrès des mœurs qui leur a apporté le bonheur, il se demande s’ils n’ont pas perdu la force de contestation qui était autrefois la contrepartie glorieuse de leur angoissante marginalité: en un mot, s’ils ne se sont pas embourgeoisés. Jadis «homme de trop» parce qu’il faisait partie de la minorité exclue, il reste «homme de trop» par son refus d’abolir ce qui faisait sa différence, de se banaliser, de se fondre dans le conformisme ambiant.

«L’homme de trop», Dominique Fernandez, aux éditions Grasset, www.grasset.fr