Face à face: votations du 15 mai - Modification de la loi sur le cinéma

  • David Ghukasyan, président des Jeunes Libéraux Radicaux - Genève. DR

  • Laurent Graenicher, réalisateur. DR

Soutenir notre cinéma

Laurent Graenicher, réalisateur

OUI • Voter oui à la Loi sur le cinéma, c’est un choix de société. La nouvelle Loi sur le cinéma permet de produire davantage de films et séries qui racontent notre quotidien, notre culture et notre pays.

Les plateformes de streaming internationales réalisent d’importants profits en Suisse.

Aujourd’hui, tous ces revenus partent à l’étranger. Grâce à la nouvelle loi sur le cinéma proposée par le Conseil fédéral et imaginée par le Conseil national et le Conseil des Etats, une petite part de ces recettes sera investie chez nous au lieu de financer exclusivement les productions étrangères. Les chaînes de télévision suisses investissent déjà 4% de leurs recettes dans des productions locales. Il est temps que les géants du streaming fassent de même.

Les opposants à la loi prétendent que les abonnements vont augmenter et que les jeunes vont en souffrir. C’est faux. L’abonnement suisse pour Netflix est déjà le plus cher d’Europe, leur modèle d’affaire marque le pas et les jeunes ne sont pas que des clients. Ils sont nombreux dans les écoles d’Arts, en stage ou en apprentissage à rentrer dans le marché des technologies audiovisuelles. Et ils produisent des images pour toutes les branches de l’économie, indispensable au développement d’Internet. Pour des places de travail créatives, techniques et utiles au développement de la production audiovisuelle nationale, votez oui le 15 mai.

Antilibérale et absurde

David Ghukasyan, président des Jeunes Libéraux Radicaux - Genève 

NON • Suite au référendum lancé par les Jeunes Libéraux-Radicaux Suisse, la population se prononcera sur la loi sur le cinéma également appelé «Lex Netflix». Cette révision oblige les services de streaming et les chaînes de télévision privées à proposer 30% de films européens.

De plus, il existe désormais une obligation de déclarer les films payés à la demande, ainsi qu’un prélèvement de 4% des recettes brutes à reverser au cinéma suisse.

Grâce aux aides publiques au cinéma et à la redevance audiovisuelle, les cinéastes suisses sont déjà généreusement subventionnés. En 2019, la création cinématographique suisse a reçu plus de 116,5 millions de francs. Aujourd’hui, le lobby du cinéma se bat pour une taxe supplémentaire qu’il souhaite imposer aux entreprises privées afin de recevoir davantage.

Le résultat, c’est une double facture pour les consommateurs. En effet, ce sont eux qui payeront la note puisque ces coûts seront répercutés sur le prix de leur abonnement.

De plus, les plus concernés sont les jeunes qui représentent plus de 50% de la clientèle pour Netflix par exemple. Par ailleurs, le quota des 30% de films européens nuit à la diversité, sans pour autant améliorer la qualité des films. Sans parler du fait que l’Etat nous met sous tutelle et décide de ce que nous devons regarder. En conclusion, cette loi est protectionniste, antilibérale et absurde. Elle doit être rejetée le 15 mai.