Femme et policière

  • Stéphane Chollet

En suivant les agents de police dans la nuit de vendredi à samedi (lire ci-contre), une chose marque aussi les esprits. Un point parallèle mais tout de même essentiel: le courage des femmes policières. Tout d’abord parce qu’elles ne sont pas nombreuses. Faire sa place dans une corporation encore très masculine force le respect. Ensuite, parce qu’elles n’en font absolument pas cas. Leur métier n’a pas de genre. Elles sont agents de police tout comme leurs collègues masculins.

Pourtant, dans le regard de certains citoyens, la différence est on ne peut plus tangible. Il faut voir les regards lancés voire appuyés à ces femmes en uniforme. Sans compter les remarques plus ou moins sexistes. En parlant de l’agente de police municipale: «Ah, elle, elle est stagiaire, c’est ça?» Ou à l’attention de l’appointée dirigeant la patrouille mixte: «Hé, mais c’est vous qui dirigez? Ils vous ont laissé les commandes?»

Interrogées sur ce point, les deux policières répondent à l’identique: «C’est habituel. Ça nous glisse dessus.» Si elles ne le prennent pas personnellement, elles refusent de laisser des comportements malsains dégénérer. Le but: faire comprendre aux machos à la langue bien pendue que ce type de remarques ou de regards lubriques n’est tout simplement pas acceptable. Envers des policières comme envers la simple citoyenne.

Recadrés par un agent de police, certains finiront peut-être par apprendre la leçon. Et en attendant, ces femmes policières ont tout mon respect tant ce rôle de rempart, si nécessaire, doit parfois leur casser... les pieds.