Généralement plutôt ennuyeux, le dernier bilan financier de la Fédération internationale de football association (FIFA) révèle un incroyable retournement de tendance. En effet, on y apprend que l’an dernier, et ce pour la première fois, l’e-sport a rapporté plus d’argent à la FIFA que le football. Même si cela est aussi dû à l’annulation de nombreux matchs et au report de l’Euro pour cause de pandémie, l’information démontre que les temps changent. Et plus vite qu’on ne le pensait.
Côté chiffres, les revenus de la fédération sont passés de 765,7 millions de dollars (686 millions de francs) en 2019 à 266,5 millions (238 millions de francs) l’an dernier. Une chute brutale qui a permis aux produits issus des droits d’exploitation de licence, principalement les jeux vidéo, de dépasser ceux provenant des retransmissions télévisées ou de la billetterie. Les licences accordées ont généré 159 millions de dollars (142 millions de francs), principalement grâce au jeu FIFA qui reste le plus vendu en Europe. La preuve que le sport virtuel prend une place toujours plus grande. En termes de visibilité, mais surtout de profits.
Certains spécialistes du ballon rond estiment cependant que la pandémie pourrait avoir causé des dommages durables à la popularité de ce sport. L’ancien, comme on le connaît, avec son gazon, ses crampons et son public en délire. Le risque étant que les fans se soient un peu trop habitués aux avatars jouables et désertent, dans le monde d’après, les allées des stades. D’autres analystes sont convaincus que le foot a besoin de l’e-sport et inversement. Que la popularité de l’un nourrit celle de l’autre. Et que la FIFA ne se tire donc pas une balle dans le pied.