Grand Conseil: des candidats font campagne hors des sentiers battus

ÉLECTIONS • Pas moins de 690 candidats sont en lice pour décrocher l’un des 100 sièges au parlement. Certains jouent la carte de l’originalité pour se démarquer. Florilège.

  • Le socialiste Manuel Zwyssig recycle ses anciennes cartes postales des municipales.

    Le socialiste Manuel Zwyssig recycle ses anciennes cartes postales des municipales.

  • La PLR Natacha Buffet-Desfayes a passé une journée avec le maraîcher Claude Janin.

    La PLR Natacha Buffet-Desfayes a passé une journée avec le maraîcher Claude Janin.

Il ne reste qu’une quinzaine de jours pour convaincre les électeurs, l’élection au Grand Conseil ayant lieu le 2 avril. Pas simple de se démarquer parmi les 690 candidates et candidats sur les rangs. «Il faut essayer d’être un peu original», résume la députée verte sortante Dilara Bayrak.

Plusieurs candidats PLR l’ont bien compris. Ainsi, Alexandre de Senarclens et Pierre Nicollier font campagne à la force du mollet. «Fin août, à l’occasion d’un déjeuner, nous nous sommes lancé un défi: faire le tour à vélo des 45 communes du canton, afin d’aller à la rencontre de la population genevoise», raconte le premier.

Le duo choisit la destination du week-end en fonction des événements. Première étape: Meinier à l’occasion des «Cuves ouvertes» le 1er octobre. Suivent Céligny, Collex-Bossy, Laconnex ou encore Satigny dans le hameau de Peissy pour la Saint Martin et dernièrement Chêne-Bourg, aux côtés de Fabienne Gautier, Diane Barbier-Mueller et Céline Zuber.

Une autre députée sortante PLR voit du pays. Natacha Buffet-Desfayes, enseignante, s’est organisé un tour des professions. «Une sorte de Vis ma vie», selon ses propres termes. L’objectif: «comprendre la réalité quotidienne des Genevois». Par exemple celle vécue par les agriculteurs. D’où une journée passée sur l’exploitation Terre et serre genevoises, à Perly-Certoux. De quoi ravir le maraîcher Claude Janin: «C’est important que les gens et notamment les élus comprennent ce qu’on fait, comment on cultive, et les problèmes qu’on rencontre.»

Tel le nain de jardin d’Amélie Poulain

La verte Dilara Bayrak parcourt elle aussi le canton. Comme en attestent les photos de sa carte postale immortalisée dans différents lieux et dans différentes situations. A l’instar du nain de jardin trimballé d’un bout à l’autre de la planète dans le film Le fabuleux destin d’Amélie Poulain. «Etant en stage d’avocat, je n’avais pas beaucoup de temps pour faire campagne. J’ai eu cette idée qui me permet de mettre en avant les thèmes du programme qui me tiennent à cœur comme l’amélioration du réseau de transport public ou le soutien à la culture». Le tout étant posté sur les réseaux sociaux.

Elle n’est pas la seule à miser sur Facebook, Instagram and co. Le centriste Alain de Kalbermatten fait des petites vidéos d’auto-promo. Tout comme les candidats de l’Union populaire, à l’instar de Salika Wenger et Jean Batou. De son côté, le Parti socialiste a même dispensé des mini formations permettant aux candidats de filmer et monter ses propres clips.

A l’inverse, le conseiller municipal PS en Ville de Genève, Manuel Zwyssig revendique une campagne web 1.0, avec un site personnel garanti sans GAFAM (Comprenez Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft). Et a poussé très loin l’exercice. Il a récupéré ses anciennes cartes postales des municipales afin de les recycler. Quelques autocollants blancs masquent les anciennes inscriptions, la nouvelle échéance a été inscrite au crayon et le tour est joué! «Certains m’ont fait remarquer que je m’étais coupé les cheveux juste après les photos officielles. Qu’ils soient rassurés sur l’ancienne, j’ai les cheveux courts», s’amuse-t-il. «Plus sérieusement, le message que je souhaite faire passer, c’est: ne vous fiez pas aux apparences. Mon ambition est de parler du fond.»

Last but not least, certains font campagne dans les troquets. On peut ainsi découvrir les trombines des fondateurs de l’association Projet Genève, les PLR, Darius Azarpey et Bryan Lo Giudice sur un support pour le moins original: le sous-bock (ou dessous de verres).

Tandis que dans un registre plus classique, les Vert’lib Alexandre Wisard et Yves Herren invitent qui veut à les rejoindre tôt le matin au café du Rond-Point pour un débrief de la presse du jour.