Heures d'ouverture des magasins: «Protégeons l’emploi à Genève»

  • Vincent Subilia. DR

  • Votations du 28 novembre 2021

    Pablo Guscetti. DR

Vincent Subilia, directeur général de la Chambre de commerce, de l’industrie et des services (CCIG) et député PLR

OUI • La virulence des syndicats et de la gauche dans le débat est parfaitement excessive. Soyons honnêtes: le véritable enjeu consiste à s’adapter à la demande des consommateurs, en lissant les horaires de la semaine jusqu’à 19 heures, tout en gardant 19h30 le vendredi, et en prévoyant la possibilité d’une ouverture de trois modestes dimanches par an.

En montant aux barricades pour crier à l’esclavagisme des temps modernes, les syndicats ne trahissent-ils pas le mandat qui leur est confié, soit défendre les emplois? A la protection des intérêts du personnel de vente, ils semblent préférer une approche dogmatique, déconnectée des réalités du marché. Or une lecture honnête du dossier convaincra les votants: sur le plan des salaires et des compensations pour le travail du dimanche (payé à double et basé sur le volontariat), les conditions de travail des vendeuses et vendeurs sont exemplaires; à telle enseigne que les commerces disposent de listes d’attente (notamment d’étudiants) souhaitant travailler le dimanche. Par ailleurs, avec les nouveaux horaires, le personnel ne travaillera pas plus longtemps. En définitive, les adversaires de la Loi sur les heures d’ouverture des magasins (LHOM) poussent les Genevois à aller faire leurs courses en France ou sur Internet.

 

«Bien plus que trois dimanches»

Pablo Guscetti, secrétaire syndical Unia

NON • Les associations patronales faussent le débat autour de la votation sur la modification de la Loi sur les heures d’ouverture des magasins (LHOM) du 28 novembre. Contrairement à ce qui est mis en avant, les Genevois ne sont pas appelés à s’exprimer sur l’ouverture de trois dimanches par an (possibilité déjà existante avec l’actuelle loi), mais plutôt sur l’abandon de l’obligation de signer une convention collective de travail pour rendre ces ouvertures possibles.

En d’autres termes, les patrons veulent le beurre (les ouvertures) et l’argent du beurre (l’absence d’un texte réglant les conditions de travail des salariés). C’est la porte ouverte à une ultérieure dégradation des conditions de travail dans une branche de plus en plus précaire, où les pressions sur les salariés ne cessent d’augmenter, les effectifs diminuent, les tâches se multiplient et les salaires restent généralement très bas. Ce n’est pas anodin si «Addiction Suisse» vient d’insérer le personnel de vente parmi les catégories à risque.

Par ailleurs, selon l’Office cantonal de la statistique, les perspectives économiques pour le commerce de détail demeurent à l’heure actuelle «satisfaisantes» et «franchement bonnes».

Après les applaudissements du premier confinement, il est temps de montrer notre solidarité au personnel de vente.