(Im)mobilité: la faute à pas de chance

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Un trou sur les voies entre Genève et Lausanne aura donc bloqué la mobilité de l’un des principaux axes économiques du pays. La faute à pas de chance, nous dit-on. La fatalité a décidément bon dos. Face aux enjeux économiques et climatiques, la situation est particulièrement sensible. Cet accident met en lumière le manque d’anticipation de la part de nos représentants politiques. C’est pourtant leur rôle.

Depuis trop longtemps, on entend nos ministres et parlementaires nous expliquer que si nous n’avons pas les moyens, ici, d’engager de vrais projets de mobilité, c’est parce que Berne détourne les yeux du Léman, plus préoccupée par les enjeux de son frère zurichois que les déboires de ses cousins latins. Cessons de nous voiler la face.

Si nous n’avons pas d’infrastructures dignes de ce nom pour soutenir l’activité économique, c’est avant tout de notre responsabilité. Les Zurichois, justement, ont développé, dès les années 1980, un véritable réseau RER pendant que nous, à Lausanne et Genève, laissions la voiture prendre toute la place. Pourtant, une ligne alternative entre les deux plus grandes villes romandes était déjà étudiée par les CFF en… 1975.

L’événement souligne le rôle capital du politique dans l’économie et les conséquences de son inaction sur des dizaines de milliers de personnes. On attend de nos politiques une vision, et du courage pour la concrétiser. La semaine dernière, un trou est venu rappeler à quel point ils en ont manqué ces dernières décennies.