Incivilités dans les TPG: 1034 actes délictueux en 2020

Déprédations et agressions ont légèrement baissé en 2020. Un recul qui n’est pas imputable à une soudaine bonne conduite des usagers mais à la limitation des déplacements due au semi-confinement. Explications.

  • Chaque année, une trentaine de collaborateurs des TPG sont victimes d’agressions. DR

    Chaque année, une trentaine de collaborateurs des TPG sont victimes d’agressions. DR

Tout commence par une banale affaire de refus de port du masque anti-Covid dans un véhicule des Transports publics genevois (TPG). Un groupe de trentenaires a décidé, ce jour-là, de s’affranchir de la règle diffusée en boucle sur les écrans et les haut-parleurs. «Je me suis approchée des jeunes gens et je leur ai demandé de mettre un masque, témoigne une mère de famille qui emprunte régulièrement la ligne 2. Mais j’ai aussitôt reçu une pluie d’injures et de menaces. Et alors que je m’apprêtais à quitter le bus, j’ai à peine eu le temps d’esquiver un coup de poing.»

Personne n’est épargné

Fait isolé? Non. Si les chiffres de la délinquance dans les TPG sont en recul en 2020 par rapport à 2019, la baisse n’est pas imputable à une soudaine bonne conduite observée par les voyageurs. La crise sanitaire liée à la pandémie et les mesures du Conseil fédéral, limitant les déplacements durant le semi-confinement, ont quelque peu infléchi la courbe des utilisateurs et du même coup celle des délits perpétrés. Comme le détaille François Mutter, porte-parole des TPG: «En 2020, nous avons enregistré 1034 actes délictueux (contre 1125 en 2019). Ces chiffres regroupent les incivilités (781), les déprédations (126) et les agressions entre clients (127).»

Pour le représentant des TPG, si le phénomène n’augmente pas de manière spectaculaire, il ne diminue pas pour autant. Et nul ne semble épargné. «Chaque année, une trentaine de nos collaborateurs sont victimes d’agressions. Pour tenter de juguler ces infractions, nous travaillons en réseau avec des partenaires actifs dans le domaine de la sécurité en échangeant notamment des informations. Et nous avons recours à la vidéosurveillance dans les limites de la protection des données.»

Travaux d’intérêt général

Les autres fléaux auxquels sont confrontés les TPG recouvrent toutes les formes de vandalisme: vitres cassées, jets de cailloux sur les bus et trams, sièges lacérés. «Aussi avons-nous mis en place des travaux d’intérêt général (TIG) pour lutter contre ces dommages à la propriété, réprimés pénalement, poursuit François Mutter. Récemment, des jeunes qui s’en étaient pris à un distributeur, ont été contraints, en plus du remboursement du mobilier endommagé, d’effectuer des heures de travail au sein de notre entreprise.» Une manière pour la régie publique de contenir les risques de récidives.

Le transporteur intervient, par ailleurs et en termes de prévention, dans les écoles genevoises depuis plusieurs années.