INDULGENCES

Vous êtes entrepreneur? Vous voulez vous mettre au vert? Parfait, nous vous offrons quinze mille francs d’argent public! C’est le message donné par le Conseil d’Etat, via le Département de l’économie, aux entreprises souhaitant procéder à un «audit vert», entendez un certificat de bonnes vies et mœurs écologistes, bien conforme à l’esprit du temps, à la doxa du parti des Vert.e.s, à la sainte liturgie de la «transition climatique».

A droite, ce petit cadeau ne passe pas. A commencer par le PLR, dont le président, Bertrand Reich, s’est fendu, le 25 octobre, d’un communiqué assassin pour dénoncer le procédé. Il rappelle qu’il s’agit d’argent public, celui des contribuables, le vôtre, le mien, le nôtre. Le nôtre, oui, à tous ceux qui paient des impôts, ne faisant pas partie des quelque 36% d’exonérés de ce Canton. Bref, nous, les vaches à lait.

Deuxième grief de M. Reich: il rappelle que les affaires d’énergie ne dépendent pas du Département de l’économie, mais de celui du Territoire. Il invite donc la ministre à s’occuper de ce qui la concerne. Et à nous entretenir d’autres sujets que, toute la journée, de «transition énergétique».

Ce Département est en train, depuis un an et demi, de réussir sa transition à lui: passer du domaine du concret, de la connaissance intime du tissu de nos entreprises, à celui de l’incantation. Au plus haut niveau, on ne démontre plus: on tente d’enchanter les âmes avec des mots magiques. Et les consciences des entrepreneurs, on les achète avec des indulgences. Quinze mille francs, et c’est l’absolution. Miracle, non?