Inflation trompeuse: quid des primes maladies?

  • DR

Les ménages suisses dépensent peu depuis des années. En cause, le sentiment que le coût de la vie augmente, à cause de la hausse des primes maladie qui ont explosé de 130% depuis 2000. Elles grignotent, avec la santé et le logement, le gros du revenu disponible. Problème: la statistique de l’inflation ne tient pas compte des primes maladie et ne donne pas une image correcte du coût de la vie. Il faut aller regarder l’indice des primes maladie (IPAM) pour voir leur impact sur le revenu.

Reste quelques soucis. L’IPAM se base sur une prime moyenne, alors que suivant le prestataire et la région, les primes vont du simple au double pour une même franchise. Genève a connu la plus forte hausse de Suisse pour l’assurance complémentaire depuis vingt ans, avec Bâle et Zurich. Une généralisation n’est donc pas réelle pour les différentes catégories de la population. En 2019 et 2020, la hausse des primes n’aurait pas eu d’incidence sur le revenu disponible, selon la Confédération, mais depuis 2015, elle a eu une incidence chaque année.

Ce qu’il faut, c’est différencier les incidences selon la catégorie sociale. Les ménages aisés, ceux à revenus moyens et les plus modestes doivent être distingués car ils ne vivent pas du tout les hausses de primes de la même manière. Dans le magazine Bilan, un calcul avait été fait pour 2008-2016: le coût de la vie, primes incluses, aurait augmenté de 8,5% pour les plus modestes, de 6,3% pour la classe moyenne inférieure, mais les primes n’auraient pas eu d’incidence sur les revenus supérieurs, qui avaient le plus progressé. Un calcul qu’avait effectué le socialiste et économiste Samuel Bendahan. Mais qu’on aimerait voir effectué par l’OFS!