Jugé pour avoir posé une grenade sur le bureau d'un maire en France voisine

  • L’affaire sera jugée à Thonon le 12 octobre. MP

    L’affaire sera jugée à Thonon le 12 octobre. MP

C’est le 12 octobre en début d’après-midi, qu’un habitant de Saint-Cergues (Haute-Savoie, France voisine) comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Thonon. Il sera jugé pour détention non autorisée de munitions de guerre et menaces de mort à l’encontre d’un dépositaire de l’autorité publique. Tout commence le jeudi 16 septembre. Cet homme, âgé de 70 ans, dépose une grenade à fusil sur le bureau du maire de Saint-Cergues, Gabriel Doublet. Une mésaventure éprouvante pour l’édile et le personnel municipal, dont la presse locale s’est fait l’écho.

Problèmes de voisinage

Ce jour-là, reçu pour un entretien à propos de problèmes de voisinage, l’administré, décrit comme «agressif» et «instable psychologiquement», termine sa conversation avec le maire en sortant l’engin explosif de son sac. Puis, sans accompagner son geste d’une menace verbale ou d’insultes, il le dépose sur le bureau. Qu’a ressenti l’élu à cet instant? «J’étais sidéré, stupéfait mais aussi habité par l’obsession de lui faire quitter le bureau dans le calme», explique Gabriel Doublet.

En état de marche

Réagissant avec beaucoup de sang-froid, l’élu haut-savoyard invite l’individu à rentrer chez lui pour l’attendre. Il propose de garder la grenade sous prétexte de vouloir l’examiner de plus près. Le septuagénaire s’exécute. Juste après son départ, les forces de l’ordre débarquent à la mairie et les experts révèlent, après examen, que l’engin datant de la Seconde Guerre mondiale est en parfait état de marche.

Après l’avoir dans un premier temps laissé libre, la police a finalement retrouvé et arrêté le septuagénaire. «Il a été déféré au Parquet à l’issue de sa garde à vue où lui a été notifiée une convocation à l’audience du 12 octobre, apprend-on auprès du procureur. Il a, d’ici cette audience, été placé sous contrôle judiciaire.»

Il risque 5 ans de prison

Selon son avocate, Me Fadila Tabani-Surmont: «Mon client est dans une situation d’isolement social qui a pu peut-être le couper d’une certaine réalité. Aujourd’hui, il mesure toutefois la gravité des faits qui lui sont reprochés.»

De son côté, le maire Gabriel Doublet indique: «On est heureux qu’il soit convoqué rapidement devant la justice. Mais la réponse ne doit pas être uniquement pénale pour ce type d’individus. C’est quelqu’un qui doit être suivi.» Le prévenu encourt 5 ans de prison.