La biodiversité dispose d’un nouvel écrin à Vernier

NATURE • Un jardin a été aménagé autour du centre SOS hérissons Le but: favoriser le développement des espèces animales et végétales. Et sensibiliser les visiteurs. Reportage.

  • Parmi les différents aménagements du jardin, cet enclos conçu spécialement pour les hérissons constitue la première étape pour se réadapter au monde extérieur. STÉPHANE CHOLET

C’est un véritable havre de paix niché au cœur de Vernier, dans un jardin privé. Ici, tout a été pensé pour la biodiversité. Parmi les nouveautés: un étang, des arbres, un mur en pierres sèches, des haies vives, un gazon en partie non tondu et même un verger. Vingt-quatre panneaux didactiques ont également été installés le long d’un parcours destiné aux visiteurs. Ils permettent d’accéder, à l’aide d’un QR code, à de nombreuses informations supplémentaires, notamment sur les espèces naturelles qui s’épanouissent dans cet espace de verdure. Bienvenue dans le jardin du centre SOS hérissons, dont l’extérieur a été entièrement réaménagé. C’est parti pour la visite, aux côtés d’une guide de choix: la responsable des lieux, Christina Meissner!

Initié en 2021, ce nouveau paradis vert a été réalisé avec l’aide des Services industriels de Genève (SIG), des associations Pic Vert et WWF, ainsi que d’une dizaine de donateurs privés. Du côté des financements, les aménagements et les plantations ont bénéficié du programme cantonal «Nature en Ville».

«Notre objectif principal est de pouvoir rendre leur liberté aux animaux ont été soignés chez nous, que ce soit des hérissons ou des écureuils. Mais pas seulement. C’est aussi de créer un jardin équilibré pour les différentes espèces, puisque c’est là que l’animal se réadapte au monde extérieur après son passage dans notre centre. L’année dernière, sur les 249 hérissons accueillis, les trois quarts ont retrouvé la liberté», détaille Christina Meissner, qui est également députée du Centre.

Paradis pour la biodiversité

Dans ce paradis pour la faune et la flore, rien n’a été laissé au hasard. Une bonne occasion d’apprendre comment organiser son jardin pour qu’il devienne un lieu accueillant pour les hérissons, mais aussi pour les différents animaux du canton. Au fond de cet espace, on retrouve notamment des «hôtels à insectes», sortes de petites maisons miniatures en bois. «En plus de favoriser la biodiversité, les insectes sont la base de l’alimentation des hérissons. On peut aussi laisser des tas de bois», explique la responsable du lieu.

Et les aménagements ne s’arrêtent pas là. A différents endroits, ont été mis en place des abris pour l’animal à piquants. On retrouve par exemple des petites cabanes avec un système d’entrée à deux portes. De quoi empêcher les autres animaux, chats en tête, de venir dérober leur nourriture. Tout près, sous les toits de la maison, on retrouve d’autres constructions: il s’agit de nichoirs, qui servent de substituts aux cavités d’arbres naturelles pour les oiseaux et les écureuils. «Le but est de favoriser la diversité, de sorte à avoir un véritable équilibre dans ce jardin», relate Christina Meissner.

Visite de mai à octobre

Une volonté d’équilibre que l’on retrouve dans le fonctionnement du centre, dont le jardin est fermé aux visites pendant l’hiver, «pour laisser ses nombreux habitants se reposer. Les animaux ont besoin de conserver leur énergie pour se protéger du froid, mais ils ont aussi besoin de calme», explique Christina Meissner. Résultat: le public peut découvrir les lieux de mai à octobre. L’inscription est indispensable. «Ces visites sont notamment assurées par des bénévoles, qui se relaient aussi toute l’année pour accueillir les hérissons en détresse», rappelle Christina Meissner. 

Eviter les pièges

Autre préoccupation du centre: montrer aux visiteurs les bons gestes mais aussi les nombreux pièges qui guettent les animaux dans nos jardins. Chaque année, le centre est saturé en raison des blessures causées par les lames des tondeuses. «Il suffit de ne pas tondre la pelouse trop rase et de faire attention aux débroussailleuses à fil», conseille Christina Meissner.

Au rang des pièges, on retrouve la piscine, de laquelle les hérissons n’arrivent bien souvent pas à sortir. «Si elle est en extérieur, vous pouvez la couvrir. Sinon, il est possible d’installer un support pour aider l’animal à remonter, s’il venait à tomber dans l’eau», insiste Christina Meissner. Des conseils utiles à cette période de l’année, au moment même où les piscines se découvrent. D’autant que les hérissons, qui hibernent, sortent à peu près au même moment.