La Grève féministe réclame un observatoire des violences sexistes et sexuelles

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14 JUIN • Le jour J approche. Mercredi 14 juin aura lieu la Grève féministe. Cette «grève» reprend le message du 14 juin 1991: «Les femmes bras croisés, le pays perd pied!». Après une mobilisation record en 2019, les revendications demeurent intactes, à savoir: égalité salariale, des «rentes décentes couvrant les besoins vitaux, sans nouvelle augmentation de l’âge de la retraite» ou encore la lutte contre le harcèlement au travail.

Sans compter la dénonciation des violences sexistes et sexuelles. Une revendication d’autant plus forte qu’elle intervient alors que mardi 30 mai, à Lancy, un homme de 36 ans est soupçonné d’avoir attaqué son épouse à l’arme blanche. «En Suisse, on compte déjà 11 féminicides en 2023 et 3 tentatives. C’est horrible! réagit Hélène Upjohn de la Grève féministe. Il n’y a pas en Suisse de décompte en fonction du genre. Le site www.stopfemizid.ch s’en charge bénévolement. Pour remédier à cette lacune, nous réclamons un observatoire des violences sexistes et sexuelles. Car, ce qu’on ne compte ou ne nomme pas n’existe pas.»

Si la dénonciation des violences ne date pas d’hier, la grève féministe a décidé de franchir un pas supplémentaire afin d’avoir un «impact direct». En sus de l’observatoire, les militantes veulent la création d’une ligne téléphonique d’urgence dans plusieurs langues. «On en parle depuis 2018... On nous répond: peut-être en 2025. Alors qu’on meurt!», souligne Hélène Upjohn.

Autre mesure réclamée: «Il faut des places en suffisance dans les centres d’accueil avec du personnel formé. Les policiers, les juges doivent eux aussi bénéficier de cette formation pour qu’on n’entende plus la question: «Mais vous portiez quoi Madame?»

Enfin, Hélène Upjohn insiste sur la convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. «La Suisse l’a signée. Reste sa mise en application urgente avec des fonds conséquents et pérennes!» insiste la militante. Autant de raisons de donner de la voix le 14 juin. MP