La main verte

MULTINATIONALES • Il est fascinant de constater à quelle vitesse les opinions évoluent. En particulier sur le climat qui devient un enjeu commercial majeur pour les entreprises. D’abord parce que la population, vous et moi, leurs clients, sommes toujours plus sensibles à leur responsabilité sociale et environnementale. Celles qui rejettent cette réalité finiront par être écartées par la sélection naturelle.

Petit retour sur les bancs d’école avec le père fondateur de l’économie politique libérale Adam Smith. Le philosophe écossais affirmait que la recherche individuelle de l’intérêt personnel concourt naturellement à l’intérêt général. C’est sa fameuse «main invisible» permettant au marché de s’autoréguler. Et c’est justement ce processus qui est à l’œuvre aujourd’hui. Ce ne sont pas (encore) des lois contraignantes qui poussent les multinationales à œuvrer en faveur du climat – ou à ne pas œuvrer en sa défaveur – mais bien la pression exercée sur elles par chacun d’entre nous.

Vous en doutez? Prêtez une attention particulière à la communication de ces sociétés internationales ainsi qu’aux actions en justice prévues ou entamées contre elles par des citoyens lambda. Un procès climatique en responsabilité civile est d’ailleurs déjà annoncé en Suisse: quatre habitants de l’île lointaine de Pari, en Indonésie, ont ouvert cet été une action en justice contre le géant zougois du ciment Holcim. Une première dans notre pays qui en appellera d’autres.